Le Vaucluse tire une grande partie de ses ressources économiques de l’activité agricole qui occupe un tiers des surfaces du territoire. La viticulture et la production de fruits sont les principales richesses du département et représentent 70 % des exploitations. « Le département se hisse en haut du podium national pour certaines productions comme la cerise, le raisin de table, l’ail ou encore l’essence de lavande » précise Guy Ricard, président de la Coordination Rurale 84.

Le premier employeur agricole de la région PACA

Selon Agreste, le Vaucluse est ainsi le premier département de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur en termes d’activité agricole. On y recense, à ce jour, 5 210 exploitations, ce qui représente 27 % des exploitations de la région. « Le tissu d’entreprises recouvre un large spectre de situations : de la petite exploitation agricole traditionnelle à la PME viticole exportatrice » indique Guy Ricard. Et le secteur reste dynamique. Le département enregistre à lui seul 12 700 emplois équivalents temps plein et 4 722 emplois de salariés non permanents (saisonniers). Cela représente un chiffre d’affaires annuel de 1 100 millions d’euros en 2022.

L’agriculture menacée par l’urbanisme

Pour autant, cette agriculture est aujourd’hui très fortement menacée par une pression foncière croissante liée à l’attractivité du territoire et à l’expansion urbaine. « Les collectivités ne cessent de demander l’ouverture d’espaces pour la construction de logements ou l’implantation de nouvelles zones d’activités. A cette consommation des terres agricoles, il faut ajouter la forte exposition du département aux risques naturels, qui impose l’interdiction de construire sur une grande partie du département » alerte le président de la CR84.

Un rythme d’artificialisation extrêmement rapide

Toujours selon Agreste, l’analyse de l’évolution des usages des sols révèle que, ces dernières années, le rythme d’artificialisation des surfaces agricoles s’accélère dans le Vaucluse. 400 à 500 ha d’espaces agricoles et naturels disparaissent ainsi chaque année dans le département, soit la superficie d’un terrain de football ! « La Surface Agricole Utilisée Vauclusienne diminue 3 fois plus vite qu’au niveau national » alerte Guy Ricard. « C’est une bétonisation à un rythme effréné qui s’opère, au détriment parfois de parcelles de vignes classées en AOP, comme à Vacqueyras ». > Dans ce département historiquement très agricole, le phénomène est largement plus marqué que dans le reste de la France, avec 13,2 % de sols artificiels contre 9,4 % au niveau national – ce qui est au-delà du Var (11,4 %), mais très en deçà des Bouches-du-Rhône (18,7 %) –, selon l’Observatoire régional de la biodiversité.

Un prix du foncier en hausse

A ce grignotage des parcelles, s’ajoute un prix du foncier en très forte hausse. Malgré une agriculture à très forte valeur ajoutée à l’hectare, les espaces agricoles ont du mal à lutter contre la pression du marché foncier urbain qui dicte la valeur des terrains. « L’urbanisme entraîne ainsi, mécaniquement, une hausse du prix du foncier qui devient difficilement accessible aux agriculteurs, notamment aux jeunes, et pèse trop lourdement dans les charges de l’exploitation. Les frais des droits de succession augmentent également très fortement empêchant parfois les agriculteurs de transmettre leur patrimoine à leurs enfants ».

Vers la disparition des exploitations agricoles ?

La Coordination Rurale alerte les collectivités sur les risques d’un tel phénomène. « Si cette tendance se poursuit, la disparition des petites exploitations agricoles, qui n’ont pas les moyens de faire face, est malheureusement inéluctable. Il devient donc urgent de penser le développement du territoire de manière équilibrée et durable », conclut Guy Ricard.

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