Lors de la table ronde sur les circuits courts organisée au Mans par la Préfecture de Région, les agriculteurs de la CR Pays de Loire ont pu s'entretenir brièvement avec le ministre de l'agriculture Stéphane Le Foll en lui rappelant l'importance de mener des contrôles pédagogiques en 2015. Les élus ont ensuite débattu plus longuement des difficultés des agriculteurs et de la situation de la restauration collective en Pays de la Loire lors d'une audience avec le conseiller, Jean-Guillaume Bretenoux, et la directrice régionale des Pays de la Loire, Claudine Lebon.



En attendant leur audience avec Jean-Guillaume Bretenoux, les membres de la CRPL composés de Catherine Laillé (CR44, ONEP), Philippe Durand (CR72), Michel Moullé (CR53), Valéry Beucher (CR53) et Jean-Pierre Gaumé (CR53 & Interbio PdL) ont brièvement échangé avec le Ministre de l'agriculture venu saluer tous les syndicats présents. Les membres de la CRPL ont ainsi pu alerter le ministre sur les difficultés d'accès à Télépac, en particulier le mode d'emploi, et sur l'importance de mener des contrôles pédagogiques en 2015. S'en est suivi un face à face avec Jean-Guillaume Bretenoux et Claudine Lebon, au cours duquel la CRPL a développé trois thèmes majeurs : les contradictions des conditionnalités environnementales de la PAC, les difficultés de la filière porcine et le potentiel des circuits courts en Pays de la Loire.

Face aux contradictions de la PAC : des contrôles « hautement pédagogiques » essentiels

Philippe Durand est revenu sur les contradictions des aides PAC et a rappelé l'importance de laisser aux agriculteurs la libre gestion de leurs exploitations afin de ne pas bafouer le droit de propriété. Il a ainsi demandé pourquoi il n'était pas possible de compter une haie comme SIE lorsqu'il s'agit d'une prairie permanente. De plus, son exploitation se trouvant sur deux départements, il lui est impossible de dessiner l'ensemble de ses îlots sur le registre parcellaire graphique. Au vu des retards et nombreux dysfonctionnements de Télépac, la CRPL a demandé s'il n'était pas possible de blanchir l'année 2015 de tout contrôle. A cela, J-G Bretenoux a expliqué qu'en raison de la réglementation européenne, les contrôles devraient forcément avoir lieu. Il répond cependant par l'affirmative aux demandes de contrôles pédagogiques de la CR ou ses interlocuteurs. Il rappelle aussi qu'il est important de continuer à remonter toutes les difficultés aux DDT.

Comment sauver la filière porcine ?

Catherine Laillé a ensuite pris la parole pour exposer les difficultés de la filière porcine. Elle a notamment invité le conseiller à visionner la nouvelle vidéo sur les écarts de prix effarants entre le kilo de viande de porc et le kilo de croquettes pour chien (voir la vidéo). Pour l'ONEP, il devient urgent de trouver des solutions pour obtenir une hausse pérenne des prix, via des partenariats par exemple. J-G Bretenoux a expliqué que la stratégie du ministère est d'amener les transformateurs à prendre des initiatives (rencontres et réunions récentes avec Herta et Fleury Michon évoquées). Certains sont d'ailleurs prêts à monter des partenariats pour créer des filières, comme par exemple SUPER U, et aussi promouvoir plusieurs modes de valorisation. Selon J-G Bretonoux, l'Etat peut difficilement intervenir sur les prix. Toutefois, il peut être envisagé d'encadrer les périodes de promotion selon un article du code de commerce. Le ministère souhaite qu'une prise de conscience collective émerge. Ainsi, J-G Bretenoux a précisé que le ministère prendra ses responsabilités si les acteurs de la filière bloquent trop longtemps.

Développer les circuits courts au sein de la restauration collective grâce à la volonté politique

Valéry Beucher et Jean-Pierre Gaumé ont ensuite pris la parole pour s'exprimer sur la situation des circuits courts et de la restauration collective en Pays de la Loire, thème de la table ronde du jour.
Ils ont ainsi évoqué leur satisfaction suite aux avancées qui ont pu être faites au niveau de la restauration collective. La plateforme « Manger bio » a éclos il y a dix ans dans les Pays de la Loire. Cette plateforme a ainsi beaucoup progressé grâce à la volonté des pouvoirs publics. Au fur et à mesure des années, la transversalité entre les acteurs a ainsi pu s'établir et s'améliorer (écoles, EHPAD etc.). « Pour cela, il faut du temps », assure J-P Gaumé. De son côté, J-G Bretenoux acquiesce aux remarques et conclut cette entrevue en précisant que l'intérêt de cette journée est de partager les expériences et d'encourager les rencontres entre différents types d'acteurs : la restauration collective, les écoles, les collectivités, les fournisseurs et les producteurs.

 

Pour la CR Pays de la Loire, il était essentiel d'être entendue par le ministère sur les sujets urgents tels que la réforme de la PAC, la complexité des déclarations ainsi que la crise du porc. Ces entrevues furent aussi l'occasion de montrer à quel point la CR considère le développement des circuits courts avec la restauration collective comme un enjeu essentiel pour aider les agriculteurs à reconquérir leurs marges.

 

 

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