Suite à l’annonce de la coopérative sucrière Cristal Union d’abandonner la politique de garantie de prix dès la campagne 2018, la Coordination Rurale a écrit au Président du groupe sucrier pour lui rappeler ses engagements pris en 2016, à la fin des quotas.

Dans ce courrier envoyé le 6 juillet 2018, la CR rappelle à Monsieur De Bohan que les prix minimums garantis correspondent aux coûts de production et qu’il est inconcevable que les agriculteurs travaillent pour perdre de l’argent.C’est pourquoi, le syndicat demande notamment au groupe sucrier de laisser les planteurs qui le souhaitent quitter la production betteravière ou d’adapter à la baisse leurs emblavements betteraves.

" Monsieur le Président, Les producteurs de betteraves ont assisté aux différentes assemblées générales de leur coopérative sucrière, Cristal Union, et ont pris acte de votre volonté d’abandonner la politique de garantie de prix dès la campagne 2018. Vous justifiez cette décision en expliquant qu’elle est nécessaire pour « pérenniser le groupe, face à un environnement qui change durablement » ; elle va pourtant à l’encontre des engagements que vous aviez pris en 2016, à la fin des quotas. À travers ce courrier, la Coordination Rurale, deuxième syndicat agricole français, que je représente, tient à vous alerter sur la nécessité de conserver des prix minimums garantis correspondant aux coûts de production. Il est en effet inconcevable que les agriculteurs travaillent pour perdre de l’argent. Les crises successives ont mis à mal les trésoreries des exploitations agricoles, elles ne pourront pas supporter un nouveau coup dur. L’activité de votre groupe industriel est basée sur le travail des agriculteurs. Sans planteurs, vos usines n’auront plus de matières premières pour produire du sucre. Aussi, avant même de penser à la pérennité de Cristal Union, il serait bon de penser à celle des exploitations agricoles qui lui permettent de fonctionner. Si la baisse des prix est directement liée à une surproduction que vous avez organisée, sachez que des solutions pour diminuer les stocks existent : laissez les planteurs quitter la production betteravière ou adapter à la baisse leurs emblavements betteraves. En effet, un contrat engage les deux parties. De ce fait, si vous ne respectez pas votre engagement, les agriculteurs n’ont plus à tenir les leurs. Je vous demande donc de laisser la possibilité aux planteurs de se désengager du contrat qu’ils ont souscrit avec leur coopérative, et cela avant même l’emblavement 2019. Bien évidemment, les planteurs quittant leur coopérative souhaitent récupérer l’intégralité de leurs parts sociales et leurs parts sociales d’épargne dans les plus brefs délais. Une décision de la coopérative sur ce point serait appréciée avant le 15 août afin de leur laisser le choix d’assolement. Je vous remercie d'avance pour l’intérêt que vous portez à notre demande et je vous prie d'agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes salutations distinguées."  

Bernard Lannes

Président CRUN

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