COMMUNIQUE DE PRESSE - L'épidémie de Covid-19 bouleverse actuellement toute l’activité économique du pays ; agriculture comprise.

La pression exercée en ce moment sur les éleveurs toutes productions confondues est tout simplement inacceptable. Cette crise sanitaire permet à certains acteurs dans les filières de réaliser des profits importants sur le dos des éleveurs. Les agriculteurs participent volontiers à « l'effort de guerre » et restent solidaires de la société mais, pour autant souhaitent que leur travail soit reconnu à sa juste valeur.

Pour ces raisons, la Coordination Rurale (qui n’est pas anti-grève : elle avait initié la grève du lait de 2009) ne souhaite pas se joindre à l’appel de la grève de la viande pour le moment. Elle laisse néanmoins le libre arbitre à ses adhérents et pourrait être amenée dans les mois à venir à appeler au blocage des productions agricoles si la situation l'exige.

Gérons le côté sanitaire de la crise, tout en gardant en tête que sans prix rémunérateurs, les agriculteurs français ne survivront pas à la crise économique qui va suivre. Par conséquent en cas de nouvelle épidémie, la pénurie alimentaire serait réelle puisque les importations ne sont pas la panacée.

L'après crise se prépare dès maintenant et la France et l'Europe ne peuvent la réussir que si elles prennent conscience que notre indépendance et notre sécurité alimentaire devront passer obligatoirement par l'exception agriculturelle, la régulation des marchés, l'harmonisation européenne des contraintes fiscales, sociales et environnementales, le rééquilibrage des rapports entre producteurs, transformateurs et distributeurs et donc par le maintien d'une agriculture diversifiée, durable et rémunératrice.

Daniel Pavageau, président de la CR85

Dans la même catégorie

Bretagne
Agricultrices
CR 85
Agricultrices