Le congrès de la CR49 s'est déroulé au Domaine de l'Etang de Brissac-Quincé le 5 mars dernier. Ce colloque a rassemblé une quarantaine d'agriculteurs autour du président de la CR du Maine-et-Loire Michel Boutin. Le colloque se penchait cette année sur l'épineuse question de la réforme de la PAC. Pour éclaircir les interrogations de l'assistance, Bernard Lannes, président de la CR nationale, a fait le déplacement et réalisé une présentation sur les enjeux de cette réforme.

« Des prix, pas des primes ! » Dans son discours d'introduction à la conférence, Michel Boutin a rappelé l'importance des prix pour les agriculteurs. Il faut selon lui une plus grande transparence des marges entre la ferme et les consommateurs. Bernard Lannes a rappelé à cet égard que sur 100 € de courses au supermarché, 8 € reviennent à la ferme. Michel Boutin a également évoqué la perte de temps et d'autonomie qu'entraîne le surplus de démarches administratives dans la vie des chefs exploitants. Il est nécessaire et même vitale de conserver l'autonomie alimentaire ; « sans les agriculteurs, les français ne peuvent pas se nourrir » déclare Michel Boutin. Une réforme de la PAC préoccupante Le référent élevage a ensuite présenté les principaux éléments de la réforme de la PAC, dont le but est, principalement, de rééquilibrer les revenus en faveur de l'élevage. Pour cela, l'UE procède à une convergence interne, c'est-à-dire les différences de revenus entre les « riches » et les « pauvres » agriculteurs européens sont lissées. L'UE s'engage a ce qu'au moins 30% de la valeur des aides soient maintenues par exploitation suite à ce rééquilibrage. Bernard Lannes a ensuite commenté en détails et répondu aux questions de l'auditoire sur les différentes aides existantes : le paiement redistributif, le paiement vert et les aides couplées du premier pilier, ainsi que les MAEC du 2nd pilier (encore floues même pour l'administration). Il s'avère que peu d'éleveurs et d'agriculteurs sortiront gagnant de ce rééquilibrage. Cette complexification de la PAC cherche à cacher à l'agriculteur la baisse globale des aides. Quels défis pour la filière viande ? Pour achever ce congrès, Bernard Lannes présente des solutions que les politiques pourraient reprendre à bras le corps afin d'améliorer la situation de la filière viande. A l'export, la France doit valoriser ses labels prouvant la qualité de la viande produite. Ils serait aussi  temps de stimuler l'engraissement en France, véritable manne pour l'export dans les pays du Maghreb. Au niveau national, des fermes importantes comme celle des milles veaux dans la Creuse ne sont pas taboues pour la CR. « Il y a de la place pour tout le monde, martèle Bernard Lannes, les petites comme les grandes structures. Ces dernières n'ont pas à s'affronter pour exister ». L'amélioration des revenus des agriculteurs reste l'un des chevaux de bataille majeur de la CR, « il ne faut pas oublier que le revenu annuel moyen d'un agriculteur n'est que de 14 000 € » déplore Bernard Lannes. Le congrès se termine autour d'un pot de l'amitié.

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