Etranglés par une crise sanitaire aux conséquences humaines et économiques sans précédent, une délégation d’éleveurs de la CR 47 représentant la filière palmipède occupe actuellement les locaux de la DDCSPP pour une durée indéterminée dans le but d’obtenir la levée de la zone de surveillance de Monbahus. Dans le cas contraire, ils exigent l’indemnisation immédiate de tous les éleveurs impactés par des décisions nationales qui entravent la reprise de l’activité.

Cette action syndicale permet également de soulever l’ensemble des problématiques animales, sanitaires, économiques et humaines que subissent les producteurs et pour lesquels aucune des solutions préconisées ne donne satisfaction.

LES ELEVEURS DE LA COORDINATION RURALE 47 DENONCENT : - le blocage intempestif de la zone de surveillance de Monbahus malgré le respect des protocoles de sortie favorables (aucune analyse positive), - l’euthanasie systématique et préventive dans ces zones d’animaux sains, vérifiés par analyses, - l’aspect immoral et sans éthique que cette procédure soulève, - la détresse humaine que cela engendre, - les pertes économiques que cela entraîne.

Les éleveurs de la CR 47 dénoncent également : - l’incertitude, le montant et le retard des indemnisations promises (agriculteurs sans ressources), - la toute puissance de la DGAL qui se positionne contre les recommandations de ses services locaux (DDCSPP) ainsi que des producteurs. Il serait bon que ceux qui décident à Paris, bien loin du terrain, viennent accompagner les éleveurs et sacrifier les animaux avec eux, pour comprendre et vivre de près ce qu’ils provoquent avec leurs décisions. Ils en auraient peut être la main moins lourde.

LES ELEVEURS DE LA COORDINATION RURALE 47 REVENDIQUENT : - une reprise d’activité immédiate dans les zones reconnues saines (zone de surveillance de Monbahus), - l’arrêt de l’euthanasie des animaux reconnus comme sains,

Sinon une indemnisation immédiate de la valeur réelle des animaux lorsque l’euthanasie est ordonnée. - Le versement immédiat du solde des aides de la crise de 2016, - Une indemnisation immédiate pour toute perte d’activité occasionnée par le blocage de tous mouvements d’animaux dans les zones réglementées, - Une indemnisation immédiate pour toute perte d’activité dans les zones indemnes qui subissent indirectement la crise sanitaire, - La suspension immédiate des annuités d’emprunt des producteurs concernés directement ou indirectement, jusqu’à la reprise d’une activité normale et viable, - L’annulation immédiate des cotisations MSA et la suspension du minima de cotisations auquel les agriculteurs sont assujettis même en cas de revenus nuls ou négatifs.

Les éleveurs de la CR 47 s’interrogent sur la gestion de la crise dans les départements des Landes et du Gers où l’on constate que, dès que l’abattage systématique a été décrété, l’épidémie n’a fait que s’étendre.

Par ailleurs, dans le cadre d’une sortie de crise, le Cifog a émis plusieurs mesures qu’il juge incontournables pour pérenniser la filière. Or, si les mesures avancées par le Cifog devaient hélas être imposées, les surcoûts et les pertes de production ne seraient pas supportables pour les éleveurs qui assument déjà le remboursement de leurs investissements actuels. Quelle garantie les éleveurs peuvent-ils avoir sur la hausse de leurs marges ? C’est en effet au niveau de la marge, et non du seul prix, que raisonnent les éleveurs qui ont trop l’habitude de se voir par ailleurs répercuter les surcoûts des autres maillons de la filière. Toutes les remontées de terrain font état de pertes économiques faramineuses. Notons déjà l’augmentation du prix des canetons à la reprise 2016, le coût de la mise en place de la biosécurité, l’augmentation du coût du transport, l’achat des désinfectants, le temps de nettoyage entre bandes et la désinfection, sans parler du surcoût de la gestion des lisiers... Avec en face, une revalorisation promise aux producteurs lors de la première crise, mais non appliquée ! Enfin, pour se prémunir d’un risque de délocalisation de nos productions, la CR demande que soit étendue à la filière palmipède gras l’expérimentation de la traçabilité « né, élevé et abattu en France », et que cette mention figure très lisiblement sur les produits finis à la vente dans le double intérêt du producteur et du consommateur. La CR tient à ce que la voix des éleveurs soit entendue, qui soulèvent à la fois les conséquences techniques mais aussi économiques de la mise en place des mesures proposées par le Cifog, sans aucune garantie sanitaire in fine. La CR souhaite privilégier une approche raisonnable qui ne conduirait pas à délocaliser notre production dans d’autres États de l’UE, ni à faire disparaître les petits élevages. Les éleveurs de la Coordination Rurale 47

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