Les éleveurs de broutards traversent actuellement une crise grave. Pour le syndicat majoritaire, les principaux responsables de cette crise seraient les négociants en bestiaux, les coopératives, conseillant aux éleveurs de contourner les circuits traditionnels, ce qui serait absurde et incertain.

Il ne faut pas oublier, que ce sont les payeurs qui décident des prix, du type, des poids.

Le meilleur exemple : la production de bourrets d’herbe de 18 mois, qui durant 30 ans a été le produit phare de l’Aubrac. Cette production aujourd’hui a quasiment disparu des pâturages. Est-ce la faute des négociants, des coopératives, ou la demande qui a disparu ?

Ce n’est pas la première crise que traversent les broutards. Lors de l’ESB 2000, le prix était de 1,50 €, dans un contexte bien différent, avec surtout moins de charges, comme la FCO. Pour information, dans les instances parisiennes, la Coordination Rurale est le seul syndicat à s’être opposé à cette vaccination. L’État, à cette époque de l’ESB, était intervenu financièrement. La composition de l’Europe était bien différente à l’époque. En ce qui concerne l’aspect financier pour la saison 2020, la Coordination Rurale a fait une demande d’aide de 150 € par broutard ; une demande refusée par l’État faute de soutien !

Concernant le marché italien nous devons faire face à un pays fortement impacté par la Covid-19, mais aussi à une concurrence qui brade ses produits sur le territoire italien, concurrence qui n’existait pas, il y a 20 ans. Les producteurs français doivent s’interroger sur leurs débouchés. Sur le marché italien, cette concurrence va s’accroître. Apparaît une forte inquiétude pour le marché algérien, face aux fortes pressions sur Bruxelles pour interdire tout transport d’animaux vivants hors des frontières européennes.

Sachons réfléchir à l’avenir. Appréhendons sans découragement, les enseignements de cette pandémie qui n’a pas été si catastrophique pour la viande. Les français mangent importation à l’extérieur mais cuisinent français lors de ses achats. Pour soutenir et différencier les restaurateurs qui jouent le made in France, la CR12 avait proposé aux parlementaires, que l’aide octroyée soit proportionnelle en fonction de leur approvisionnement. Ne serait-il pas normal qu’un restaurateur qui s’approvisionne avec de la viande d’importation soit moins aidé que celui qui achète une entrecôte d’Aubrac ou d’une autre race à viande. Dans les années à venir la voie mâle devra se restructurer. Certains avancent la production de jeune bovin. Attention, cette production est actuellement boudée par le consommateur français, souvent associée à une agriculture intensive. La production de viande de bœuf ne doit pas être écartée car elle bénéficie d’une bonne image, colle aux attentes environnementales qu’on ne peut pas ou plus ignorer. Dans les semaines à venir la Coordination Rurale dévoilera ses propositions qui seront déposées au Ministère.

Enfin en ce qui concerne l’installation des jeunes agriculteurs, installer des jeunes est important, mais vouloir à tout prix les installer par des incitations financières, des subventions, pour les retrouver cinq ans après dans les supermarchés à manifester, parce qu’ils ne gagnent pas leur vie, est un contresens. La priorité est l’orientation de la nouvelle PAC. Elle doit favoriser le revenu des exploitants. Pour la Coordination Rurale, la meilleure façon d’installer un jeune c’est de faire en sorte, que la génération en place, puisse vivre dignement de son métier, sans être obligée de racler les fonds de tiroirs pour s’en sortir.

Pour le réseau viande, de la Coordination Rurale 12, Jean-Noël Verdier

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