Le 28 avril 2021.

Mesdames et Messieurs les parlementaires,

Le 12 septembre 2008 à Clermont-Ferrand, sous la bannière de la FNSEA, 25 000 éleveurs ont manifesté pour une nouvelle PAC, et pour une réorientation des aides afin de revitaliser la profession qui à l’époque, était déjà au plus bas.

À ce jour, tous les syndicats confondus, s’accordent sur le fait, que les éleveurs en viande bovine, éleveurs de montagne, sont au bord du gouffre. Est-ce la faute de la prochaine PAC ou bien celle en cours ? Cette situation démontre que la pensée unique, dans l’agriculture, a ses limites, devient dangereuse à moyen terme sans correctif démocratique, associant les divers courants qui composent le monde agricole. Par nos remarques et nos propositions, pour une nouvelle PAC plus favorable au milieu de l’élevage de montagne, si celles-ci sont étudiées avec attention, elles apporteraient au débat un sang nouveau, permettant de nous interroger sur le devenir de nos exploitations. Comme nos collègues de la FNSEA et des JA, nous sommes pour le maintien actuel de l’ICHN. Concernant l’aide couplée vache allaitante nos propositions sont bien différentes.

Dans la réalité et quelles que soient les orientations de la nouvelle PAC, compte tenu des aléas climatiques récurrents, le cheptel du Massif-Central, inexorablement se réduira. A cela s’ajoute l’invasion catastrophique des différents types de campagnols qui ne fera qu’accentuer, le dépérissement des herbages et, qui sait, peut-être, vecteur d’épidémie foudroyante. Vouloir à tout prix l’aide (une vache, un veau) dans le contexte actuel, c’est inciter les éleveurs à s’agrandir et les précipiter vers la banqueroute, par des dépenses ruineuses pour se maintenir. La proposition de la CR12 est de rétablir le principe d’un pourcentage de génisses ou de bœufs, permettant aux éleveurs de diminuer le nombre de vaches, sans avoir à subir la double peine, (baisse de revenu, baisse des aides) un dispositif similaire à cette proposition, a été supprimé lors de la dernière PAC.

En ce qui concerne la définition de l’actif, nous sommes en totale opposition aux propositions de la FNSA - JA, sur le fait d’exclure du dispositif d’aide, tout agriculteur en âge de la retraite. Cette proposition démontre à quel point ces deux syndicats sont bien loin de la réalité aveyronnaise. Pour la FNSEA – JA, cette proposition est un moyen de pousser les propriétaires à louer leur ferme. La politique de contrôle des structures, mise en place, en est la cause. Pourquoi un propriétaire serait-il tenu de prendre un locataire qu’il n’a pas choisi ? Voila l’erreur, là est le frein majeur à la disponibilité foncière. Combien de GAEC, grâce à la présence d’un agriculteur susceptible de prendre la retraite à permis à un jeune de s’installer. Combien de GAEC grâce à la présence de ces personnes, ont pu se moderniser tout en réussissant à dégager un revenu. Cette mesure a permis de maintenir une exploitation active, en attendant le retour d’un enfant, qui avant de reprendre la ferme familiale a souhaité découvrir une autre expérience. Lors de la visite du Ministre de l’Agriculture en automne 2019, notre représentant a fait part lors de cette rencontre de cette observation, soulevant l’agrément des participants à l’unanimité.

Concernant l’installation des jeunes agriculteurs, si elle doit être une priorité, vouloir à tout prix installer à travers des aides est un non-sens. La meilleure façon d’installer un jeune est de l’installer sur une exploitation viable.

Pour la CR, la DPB (droit de paiement de base) est une aide qui représente une part importante au revenu agricole du bassin de Roquefort au plateau de l’Aubrac. Lors de la dernière PAC, suite à la pression des syndicats, il y a eu un rééquilibrage des aides entre éleveurs et céréaliers.

La nouvelle PAC introduit les « éco-régimes », où l’aide serait souvent liée à la mise en place de pratiques vertes. En Aveyron, les éleveurs sont déjà en pratique verte, ils seraient donc exclus.

Les éleveurs, il y a 10 ans étaient déjà en situation financière très critique. Et en fin de cette PAC, ils se trouvent toujours avec une trésorerie tendue. Cela démontre que les orientations FNSEA-JA, approuvées alors par l’ensemble des parlementaires en place, est aujourd’hui un échec.

L’absence de la présidente de la FNSEA, pour soutenir ses éleveurs adhérents lors de la manifestation du 25 mars 2021 à Clermont-Ferrand est un signal fort et des plus inquiétants pour l’agriculture de montagne et ses éleveurs.

La Coordination Rurale, force de proposition, reste ouverte à toute discussion, se tient à votre disposition pour aborder de façon paisible cette situation qui peut dégénérer, à tout instant si l’on n’y prend pas garde.

Pour le Conseil d’administration de la CR12,

Le Président,

Jean-Noël Verdier.

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