Mercredi 7 septembre à 7h30 dans la matinale de France Inter, plus exactement dans la chronique baptisée avec justesse « En toute subjectivité », le nouvel intérimaire extrémiste Hugo Clément (HC), a crié sa haine pour l’agriculture française et plus particulièrement pour l’élevage.

J’avais vaguement entendu parler de ce militant, particulièrement virulent, qui entendait imposer la « bonne façon de manger » à toute la planète en s’en prenant principalement à la filière de l’élevage. Et là, je dois dire que je n’ai pas été déçu. J’ai sélectionné quelques passages de sa courte mais nocive intervention sur l’agriculture française.

HC : « Nos dirigeants ont tendance à nous faire croire que l’élevage français est différent des autres… Pour être écolo et respectueux des animaux, il suffirait de manger de la viande bleu blanc rouge. Selon Emmanuel Macron, il faut, je cite « défendre la viande française partout ». Et pour le ministre de l’agriculture, Marc Fesneau, ouvrez les guillemets : « Quand on consomme des produits français (…) derrière, c’est un éleveur qui entretient le paysage et qui apporte des choses pour la biodiversité ». Forcément, quand le ministre dit ça, on pense aux vaches qui pâturent dans les prés verdoyants de nos campagnes… Sauf que cette image d’Épinal ne correspond pas à la réalité. »

Cette image correspond pourtant à la réalité ! La majorité de nos vaches pâturent dans nos prés. Sauf si c’est vous qui venez tondre les cinquante-sept millions d’hectares de prairies permanentes en France. Il serait grand temps de venir se salir les pieds sur nos terres agricoles pour voir ce qui s’y passe réellement.

HC : « C’est quand la dernière fois que vous avez vu un cochon en plein air ? Pas de souvenir ? C’est normal. »

Personnellement hier. Et je ne suis pas éleveur. Certes, pour cela il faut sortir du macadam !

HC : « Bref, l’élevage intensif est aujourd’hui la norme en France et il a un gros impact sur la biodiversité. »

Et pourtant la moyenne de l’UTA (unité de travail annuel) sur les exploitations agricoles en France était de 2,1 en 2018. Ce sont donc très majoritairement des microentreprises qui façonnent l’économie agricole française, ce qui les différencie des exploitations étrangères, et qui en plus de la réglementation française plus restrictive que ses concurrentes, confère à l’agriculture française une qualité inégalée.

HC : « Les grandes cultures de maïs et de blé, aspergées d’eau et de pesticides, sont en bonne partie destinées à l’élevage. »

Bien entendu, les agriculteurs aspergent de pesticides leur culture, d’autant que c’est bien connu du côté de France Inter, les firmes comme Bayer, Syngenta, et autre BASF, les distribuent gratuitement. Plus sérieusement, la profession ne cesse de s’adapter aux obligations nouvelles en termes d’environnement. Et, monsieur Clément, avec l’explosion des coûts de production, bon nombre d’élevage décident de produire eux-mêmes les céréales à destination de leurs animaux, ne vous en déplaise.

Alors en toute objectivité, monsieur Clément, toutes les causes qui pour survivre se nourrissent de mensonges et d’exagérations, ne sont pas bonnes à défendre. A une époque où un certain nombre de dogmes pousse à contourner la nature, il est bon de vous rappeler que l’humain est omnivore. Pour le commun des mortels il y a plus de plaisir à ouvrir le frigo et y voir un beau morceau de viande labellisé de « chez nous » qu’à ouvrir le placard pour y trouver tout un tas de compléments alimentaires de l’industrie pharmaceutique. A chacun sa vision de la nature, je préfère celle des paysans qui font pâturer les vaches dans les prés. Quant à France Inter, gageons qu’à un moment où la station s’inquiète de la pérennité de son financement par l’État, faire de la désinformation à une heure de grande écoute va aider l’exécutif à réfléchir sur la bonne utilisation des finances des Français.

Michel JULIEN, adhérent à la CR34 et viticulteur à Béziers

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