Le conseil de bassin viticole Languedoc-Roussillon s’est tenu le lundi 23 octobre 2017 à Montpellier.

Situation du vignoble

La réunion a débuté par un point sur la situation du vignoble. La récolte 2017 est historiquement faible pour le bassin, elle est estimée à 10,35 millions d’hl pour l’heure, mais ce chiffre pourrait encore diminuer.

Les prévisions de récolte au 1er octobre sont de :

  • Aude : 2,98 millions d’hl, soit - 23,4 % par rapport à 2015
  • Gard : 2,68 millions d’hl, soit - 20,5 % par rapport à 2015
  • Héraut : 3,97 millions d’hl, soit - 28,5 % par rapport à 2015
  • Pyrénées-Orientales : 0,72 million d’hl, soit - 14,3 % par rapport à 2015
 

Soit une baisse estimée à - 24,2 % à l’échelle du bassin. Les facteurs de cette baisse de rendements sont le gel, la coulure (surtout dans le Gard) et la sécheresse. On constate également une sortie moyenne des grappes.

Les stocks sont importants, estimés à 7,5 millions d’hl, ils sont comparables à 2016. Les exportations d’AOP et d’IGP du Languedoc-Roussillon sont en hausse de 1,5 % en volume et 2,1 % en valeur, et particulièrement dynamiques vers la Chine, les USA et la Belgique. En grande distribution, on constate une baisse des volumes vendus et une diminution du nombre de mètres linéaires consacrés au vin.

Mesures d’accompagnement de la filière

Une série de mesures a été demandée afin d’accompagner la filière viticole. Le report et le dégrèvement partiel ou total de la taxe sur le foncier non bâti sont actés, des barèmes serviront à établir les taux de dégrèvement. La mise en place du fonds d’allègement des charges est également effective.

La contractualisation

Suite à la mauvaise récolte de cette année, FranceAgriMer et l’interprofession ne voient plus que par la contractualisation qui serait un remède à tous les problèmes. Les contrats devront comporter des « prix raisonnables » dont une définition claire n’a pas été donnée. Olivier Duchamp est intervenu pour rappeler que la contractualisation n’a pas fonctionné en fruits et légumes. Pour le secteur laitier, elle n’a engendré que du saupoudrage pour les producteurs. Pour la CR la contractualisation ne doit pas être rendue obligatoire. La CR rappelle son attachement à la liberté des agriculteurs de signer ou non les contrats, leur choix ne doivent reposer que sur l’attrait de ce contrat pour leur entreprise.

L’assurance récolte

Autre sujet récurrent de ce type de réunion la mise en place d’un système assurantiel obligatoire. La CR qui prône la liberté des agriculteurs à prendre leurs propres décisions s’oppose au caractère obligatoire de ce système. Les fonds de la PAC seront engloutis en frais de fonctionnement qui ne bénéficieront une nouvelle fois plus aux producteurs. Par contre, la CR plébiscite lesystème d’épargne de précaution comme la DPA (Déduction pour aléa), car offre aux agriculteurs la possibilité de bloquer de la trésorerie sur un compte dédié, défiscalisé lorsque l’exercice est favorable. Cependant, les règles d’utilisation de cette épargne de précaution doivent être assouplies. Le système des VCI (Volume complémentaire individuel), qui permet de constituer un stock en produisant au-delà du rendement autorisé par l’appellation, est également une bonne alternative à l’assurance. Ce stock permettra de compenser les volumes lors des années de faibles rendements.

Point sur les contrôles

Les contrôles relatifs à la présentation des vins ont été renforcés au cours de l’été. 35 % d’anomalies ont été constatées. Les suites données ont été majoritairement des rappels à la réglementation. Il y a également eu des modifications d’étiquetages ou de mentions. 14 dossiers ont fait l’objet d’un contentieux au pénal pour tromperie. En ce qui concerne les importations de vins étrangers, les contrôles ont relevé des absences de documents ou des fausses DRM. 3 dossiers importants ont fait l’objet de poursuites judiciaires. L’interprofession et l’IFV se porteront parties civiles dans ces affaires.

Terres du Midi

Une demande de reconnaissance a été déposée à l’INAO le 13 juin 2017. La commission d’enquête est en place et des visites se sont déroulées fin juillet et début octobre. Le dossier est en bonne marche.

OCM vitivinicole

Aides La moitié des sommes sont versées pour les dossiers 2016/2017. Les aides à la restructuration sont modifiées. Désormais le dossier se déroule en 2 phases et les producteurs doivent faire la demande d’aide entre le 1er  décembre 2017 et le 30 avril 2018, avant la plantation. Les modifications à apporter au dossier et les demandes de paiement pourront être effectuées entre le 2 mai et le 19 septembre 2018. Une communication sera faite par FranceAgriMer à ce sujet.

Nouveaux cépages résistants Sous réserve que 4 nouveaux cépages résistants soient inscrits dans le classement définitif avant la prochaine plantation, il est proposé aux membres du conseil de bassin d’admettre ces cépages pour les aides à la restructuration. Le vote est favorable à l’unanimité.

Autorisations de plantation Dans le cadre du dispositif d’autorisation de plantation, 11 AOP ou IGP ont formulé le souhait de limiter les plantations sur leurs aires d’appellation. Il s’agit des AOC Cabardès, Corbières-Boutenac, Côtes de Roussillon/ Côtes de Roussillon villages, Limoux/ Crémant de Limoux/ Hte Vallée de l’Aude, Minervois, Minervois-la-Livinière, Muscat de Rivesaltes, Muscat de St Jean de Minervois, Rivesaltes/ Grd Roussillon, Saint-Chinian, ainsi que de l’IGP Sable-de-Camargue. Un avis favorable a été émis à l’unanimité.

Olivier Duchamp

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