Alors que la CR avait déjà tiré la sonnette d’alarme sur ce phénomène inquiétant, la décapitalisation du cheptel allaitant continue. En avril 2018, le cheptel a diminué de 2,3 % par rapport à avril 2017. C’est un peu moins que sur le début de l’année, au cours duquel le cheptel perdait 2,5 % de ses effectifs chaque mois. Ce ralentissement s’explique par l’arrivée tardive de primipares, dont les vêlages ont été décalés par des problèmes de fourrages durant l’hiver. S’ils continuent d’augmenter (+1,3 % /2017), les abattages sont aussi touchés par un ralentissement, alors qu’ils avaient grimpé de 9 % en janvier !

Sur l’ensemble des 4 premiers mois de 2018 on constate une progression des abattages de vaches allaitantes de 6,3 %. Le prix de la vache R reste ainsi structurellement bas en 2017. En avril, il atteint 3,70 € le kg, soit un prix 3,8 % inférieur à celui de l’an dernier.

Seul espoir même s’il reste maigre : la tenue du marché laitier. Si les abattages de vaches laitières ont augmenté en avril (+ 6 %) cette hausse serait due à des renouvellements de troupeaux. Mais le prix du lait, relativement stable, ne devrait pas conduire à une importante décapitalisation dans les prochains mois. Du moins l’espère-t-on...

Au niveau des mâles, les effectifs des jeunes de 8-12 mois diminuent sans surprise sur les 4 premiers mois de 2018 (-2,1 %). Cette baisse est liée aux problèmes de naissances et aux réformes de femelles enregistrées en 2017. En revanche, le cheptel des 16-20 mois progresse de 11 % en raison des files d’attentes qui se sont constituées dans les abattoirs.

La CR demande un assouplissement de l’ABA

La CR avait anticipé cette poursuite de la décapitalisation du cheptel souche. Elle a également constaté de graves problèmes de naissances dans les élevages. C’est pourquoi elle a écrit au ministère le mois dernier pour demander un assouplissement des critères d’éligibilité de l’Aide bovins allaitant (ABA). Alors que de nombreux éleveurs risquent de se retrouver avec un nombre insuffisant de veaux, nous avons en particulier demandé une diminution du ratio de productivité sur la base duquel l’effectif primable est calculé.

Ce courrier avait également été transmis aux DDT pour les alerter sur ce phénomène. Alors que la réponse du ministère se fait toujours attendre, plusieurs préfectures nous ont répondu. Si elles manquent encore de visibilité sur l’impact des baisses de naissances, elles se sont déclarées prête à soutenir notre demande en cas de menace sur les montants d’aides des éleveurs.

Alors que la Commission a lancé les hostilités pour préparer la PAC 2020, il pourrait être également envisagé de réintroduire une part de génisses dans les animaux éligibles à l’ABA, ce qui permettrait d’aboutir à une meilleure stabilité dans les phases de capitalisation-décapitalisation.

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