Depuis deux ans, la peste porcine africaine (PPA) présente en Chine crée un déficit de 20 à 25 millions de tonnes de viande de porc par année. Cette maladie a occasionné l’abatage de millions de bêtes en 2018. En effet, le virus a touché toutes les provinces du pays, conduisant à l’élimination de la moitié du cheptel porcin chinois. Ce virus pouvant causer jusqu’à 100 % de mortalité dans les élevages.

La Chine se fixe aujourd’hui comme objectif  de produire 95 % de viande porcine pour satisfaire sa demande intérieure, notamment grâce à la reconstitution rapide de son cheptel. Pour rappel, avant l’apparition de la PPA, le pays était autosuffisant à 99 % en viande porcine. De plus, elle investit et conclut des accords avec des pays d'Amérique de Sud comme l'Argentine et le Chili

Auparavant, les fermes familiales représentaient la norme et les grandes exploitations agricoles faisaient figure d’exception. Mais au cours de ces dernières années, ce sont les grandes exploitations qui deviennent les plus communes. Pour donner un exemple des nouvelles fermes qui vont voir le jour, la montagne Yaji  aura une capacité de 840.000 porcs par an. Le plus haut de ces bâtiments compte aujourd’hui neuf étages, alors qu’un autre en construction devrait s’élever jusqu’à douze. Cette exploitation sera équipée de zone de quarantaine pour les employés, ou de canalisations spécifiques pour diriger les porcelets morts vers des zones d'incinération. La construction de ces nouvelles fermes se veulent «biosécurisées», et ont pour but d’éviter de futures épidémies. Ainsi, l’État chinois soutient la mise en place de fermes de cinq cents cochons au minimum, en suivant les préceptes de la biosécurité. Les fermes familiales seront amenées à disparaître, au profit d’élevages à grande capacité.

Avant l’épidémie de 2018, la Chine était quasiment autosuffisante, les importations de viande porcine ne représentaient que 3 % de la consommation chinoise. Néanmoins ces flux sont considérables et font de la Chine le premier importateur mondial de porc. En 2019, l’UE assurait les deux tiers des approvisionnements et la demande chinoise a conduit à une intensification du commerce international avec des prix plus élevés en Europe.

Il est à noter que le rôle de la Chine dans l’orientation des prix français est fondamental car même si la France ne représente que 5 % des exportations de l’UE vers la Chine, ce pays représente le quart des expéditions au départ de la France. De plus c’est un débouché majeur pour une Europe dans laquelle les prix du porc dans tous les pays sont fortement liés. Qu’adviendra-t-il des prix en Europe lorsque la Chine retrouvera ses capacités de production ? De même, la reconstitution du cheptel porcin implique également d'énormes besoins en alimentation animale. Ainsi, cette année, la Chine va importer aux alentours de 20 millions de tonnes de maïs. A titre de comparaison, sur ces cinq dernières années, la Chine achetait en moyenne 4 millions de tonnes de maïs.

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