Le 20 octobre, le nouveau président de la Fédération nationale des chasseurs, Willy Schraen, s’est exprimé sur deux nouvelles orientations : permis de chasser national unique à moins de 200 € et intervention de l’État dans la prise en charge des dégâts de gibiers.

Cette interview est visible sur la page Facebook de la FNC (lien).

Un permis unique à 200 € est en fait plus cher pour une majorité de chasseurs !

Pour la section dégâts de gibiers de la CR, ce n’est pas un permis national à 200 € pour tous qui permettra d’augmenter le nombre de chasseurs, et donc la pression de chasse, permettant de réduire les dégâts sur les cultures.

Car pour les chasseurs qui ne chassent que dans leur département (les plus nombreux), cela signifierait une hausse de tarif significative, alors qu’ils n'aspirent pas à chasser sur tout le territoire national, n’en ayant ni la prétention, ni les moyens.

Par contre, c'est un véritable avantage concédé à tous les "notables" qui vont chasser partout en France (chasses commerciales…).

Les agriculteurs, oubliés ?

Dans un contexte de crise agricole très grave, des mesures favorables aux agriculteurs auraient pu être annoncées. La CR demande le permis de chasser et des bracelets gratuits pour les victimes de dégâts.

Il s'agit d'une demande exceptionnelle face à une situation de crise exceptionnelle, d'autant que les agriculteurs nourrissent le gibier toute l'année, malgré eux ! La même solidarité est demandée aux banques, à la MSA, aux coopératives,...

Mais attention, notre demande ne vise pas à se substituer au rôle de régulation des chasseurs. Le permis de chasser gratuit n'est pas réservé qu'aux dégâts de sangliers ou gros gibiers. L'agriculteur doit en être obligatoirement détenteur s'il souhaite bénéficier d'une autorisation de destruction de pigeons, corbeaux ou autres nuisibles, ce qui constitue pour lui un coût supplémentaire (voir cet article : comptabiliser le coût du permis de chasser en charge d'exploitation).

Indemnisation versus régulation

Les fédérations ont en effet de grandes difficultés à faire face à l’indemnisation des dégâts. Un moyen de diminuer les dégâts, et donc les indemnisations versées, serait de réguler le gibier au mieux, mais les fédérations n’y parviennent pas. Pire, des importations de gibiers ont parfois lieu, avec tous les risques sanitaires qui en découlent.

M. Willy Schraen sollicite uniquement un partage financier des dégâts de gibiers avec l’État, ce qui, si le contribuable participe, n’encouragera pas les chasseurs à une meilleure régulation puisque la facture des indemnisations sera en partie réglée par d’autres. Par contre, si l’État reprend en main la gestion totale de l’indemnisation, on peut s’attendre à ce qu’il soit plus exigeant quant aux résultats de régulation.

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