La chambre d’agriculture de la Mayenne persiste et signe contre le pluralisme syndical et la liberté de la presse

Coordination Rurale 53 (CR53) & Confédération paysanne 53 (CP53) déposaient lundi 26 septembre une motion commune pour défendre la diffusion des données techniques agricoles à tous les supports de presse et l'ouverture des sessions plénières à la presse. Ils demandaient également l'arrêt de l'implication financière de la chambre d'agriculture de la Mayenne dans un journal syndical, Agri 53, dont les principaux sociétaires sont la chambre et les syndicats JAet FDSEA. Résultat du vote sans appel : 19 votes contre, 3 pour, 1 abstention.

Ce résultat est très décevant pour les élus des deux syndicats. L'argent public qui transite par la chambre d'agriculture provient des impôts des agriculteurs et il doit servir tous les agriculteurs quel que soit leur syndicat d'appartenance. Le rôle de la chambre d'agriculture est de mettre en œuvre un libre accès aux données techniques agricoles recueillies par ses services. Stéphane Guiouillier, président de la chambre d’agriculture, s'est exprimé évasivement face à la trentaine d'agriculteurs venus soutenir les élus CR et Conf' : « C'est une situation nouvelle. Nous comprenons l'émotion suscitée mais notre décision est prise. La session chambre a voté majoritairement contre cette motion ». Durant la session, les différents intervenants présents ont noyé le poisson en rétorquant à la CR et à la CP qu'il n'était plus temps de polémiquer sur des sujets pareils mais plutôt se préoccuper de la crise actuelle. A cela, Olivier Chemin, président CR53, n'hésite pas à répondre : « Nous restons complètement investis face à la crise et n'en oublions pas les causes et les principaux responsables. La FNSEA, en cogestion avec l'État, a laissé l'agriculture aux mains d'un libéralisme forcené, accélérant la disparition des agriculteurs et l'agrandissement des exploitations ». Concernant leur motion, la CR et la CP vont continuer à soutenir autant que possible la presse indépendante et tenter de faire cesser les faveurs financières de la chambre d'agriculture au bénéfice exclusif du syndicat majoritaire.