La Coordination Rurale d'Eure-et-Loir a organisé mercredi 23 janvier une présentation technico-économique à la Chambre d'Agriculture de Chartres.

En première partie, Éric Quineau, directeur associé de CDL expert et Agri-expert, a présenté une approche des coûts de production sur les cultures prédominantes dans le département (blé, orge, colza). Il a démontré qu'un coût de production est personnel, qu’il dépend des projets de l'exploitation, des investissements, des autofinancements et des besoins privés inhérents à chaque producteur. C'est pourquoi il a rappelé l'importance du calcul ou de l’estimation des coûts de production pour savoir à quel moment vendre pour être certain de couvrir ses charges. Il a ainsi démontré que le coût de production en blé d'un agriculteur Eurélien peut varier de 110 € à 180 €, sans différence significative sur le rendement, et a expliqué qu'un coût de production se calcule en intégrant la rémunération et les aides perçues de la PAC. Un échange constructif s’est installé avec la salle au fur et à mesure de la présentation.

La deuxième partie a été présentée par Jean Jacquez, chargé d'études de la Coordination Rurale. Ce dernier a présenté les revendications portées par la CR aux États généraux de l'alimentation. La notion de coûts de production n'a pas été retenue par les EGA alors qu’il s’agit du critère le plus important pour la pérennité des exploitations agricoles. Les grandes coopératives ont en tête d’acheter le blé à 140 €/t sur le matif. Qui pourra vivre dans ces conditions ? Ces États généraux de l'alimentation n’ont servi strictement à rien pour la profession, mais ils vont servir à la grande distribution et aux coopératives pour acheter encore moins cher les productions.

La troisième partie a été animée par Maximilien Vangeon, tête de liste de la CR28, et Philippe Ribault, colistier. L’intervention a porté sur les revendications et protestations de la CR28, en voici quelques-unes :

- importation du maïs ukrainien qui inonde notre marché français et fait baisser le prix de nos productions (20 millions de tonnes annoncées cette année), - dénonciation de l'huile de palme dans les produits alimentaires ; pourquoi ne pas utiliser notre huile de colza et de tournesol dans notre alimentation et rouler à l'huile de palme (si l’huile de palme était remplacer par de l’huile de colza, il y aurait un impact de 2 centimes d’euros sur le pot de Nutella) ? - dénonciation des contrôles abusifs - présence de traces de glyphosate dans notre alimentation, nos urines, les couches-culottes mais aussi protections périodiques toutes conçues à partir de coton et amidon de maïs OGM, glypho-résistant.

Aujourd'hui, le glyphosate fait peur au grand public, mais pourquoi ne pas dire haut et fort que les produits contenant des traces de glyphosate sont tous des produits importés qui  ne respectent pas nos normes ?! La situation qui pèse sur Ebly, entreprise de notre département, menacée par Carrefour d'un déréférencement s'il n'applique pas une baisse des prix.

Cette présentation s’est terminée par une rétrospective de la CR28 sur l’année 2018. Les échanges se sont poursuivis autour d’un verre de l'amitié.

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