Vendredi 13 octobre, à Cheyssieu, la Coordination Rurale de l’Isère a eu le plaisir de recevoir Caroline Abadie (députée de la 8ème circonscription de l’Isère) sur l’exploitation de Gérald Serpollier, administrateur du syndicat. Ce fût l’occasion d’évoquer les menaces liées aux aléas climatiques, à la suppression de matières actives pour protéger efficacement les cultures, aux coûts de production en constante évolution et aux défis en matière de commercialisation.

Tout d’abord, Thierry Boiron (Président de la CR38) et Gérald ont insisté sur la nécessité pour la France de suivre l’avis de la commission européenne concernant le renouvellement du glyphosate.

Il a ensuite été demandé à madame Abadie à ce qu’une vigilance accrue soit portée aux difficultés économiques rencontrées par les producteurs qui, du fait de la conjoncture actuelle, se trouvent en première ligne face à l’inflation et subissent de plein fouet la hausse des charges et des coûts de production.

À cette situation s’ajoute des difficultés de plus en plus importantes pour recruter de la main-d’œuvre qualifiée et faire face aux nouvelles obligations administratives. En effet, à compter du 1er juillet 2026, l’ensemble des entreprises françaises devront être en mesure d’émettre exclusivement des factures électroniques. Cela signifie que les professionnels devront pouvoir traiter les factures électroniques soit en ayant la compétence en interne, soit en faisant appel à un prestataire pour le faire. Si ils n’anticipent pas, les agriculteurs risquent de se retrouver dans l’impossibilité de recevoir leurs paiements, de valider la TVA… d’autant que celle-ci évolue constamment. C’est un changement majeur qui va engager des frais et de nouvelles contraintes pour les agriculteurs. La CR38 s’oppose fermement à cette obligation de dématérialisation et souhaite que les professionnels puissent avoir le choix.

Les représentants de la CR ont ensuite évoqué les conséquences désastreuses sur les cultures de la punaise diabolique et de la drosophila suzukii, et la suppression des matières actives (diméthoate, phosmet, etc.) qui permettaient de protéger les récoltes jusqu’à présent. Pour la CR, le message est clair : la production arboricole, déjà fragilisée par les aléas climatiques à répétition, est désormais mise à mal par  l’absence totale de solution fiable et économiquement viable. Sans alternative, c’est toute la filière qui est menacée… avec le risque d’une perte totale de production si aucune mesure cohérente de lutte n’est mise en place rapidement !

Enfin, Gérald Serpollier a profité de cette visite pour expliquer à madame Abadie le fonctionnement du canon anti-grêle qui lui permet tant bien que mal de faire face aux catastrophes climatiques qui tendent à se multiplier et à se durcir au cours des dernières années.

Après deux heures d’échanges sincères, les représentants de la CR de l’Isère ont remercié Caroline Abadie pour son écoute et sa disponibilité. Ils espèrent pouvoir renouveler ce type de rencontre aussi souvent que l’actualité agricole l’exige.

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