Mon départ à la retraire me ramène à de lointains souvenirs…

Alors que j’étais jeune et passionné, je me suis installé et j’ai fait comme beaucoup d’autres une demande de DJA (Dotation Jeune Agriculteur). A l’époque déjà c’était un véritable parcours du combattant : on devait courir à droite à gauche pour récupérer les documents nécessaires et lorsque le dossier semblait complet, il manquait finalement encore une pièce ! L'histoire se répétera-t-elle pour ma demande de retraite ?


Alors que j’entame les démarches, mon premier réflexe est de rechercher des informations sur internet et bien évidemment, parmi tous les exemples rencontrés, je ne trouve rien qui s’applique à mon cas. Je prends donc le téléphone mais là encore les résultats ne sont pas très probants puisque soit c’est une machine qui me répond, soit on me dit que l’on me rappellera plus tard. Quand ? Je ne sais pas et à vrai dire j’attends toujours !

Alors que je décroche enfin un rendez-vous, la personne, ou plutôt l’ordinateur assis en face de moi, m’assaillit de questions : « Quel est votre numéro de matricule ? Etes-vous marié ? Nombre d’enfants ? Qu’avez-vous fait avant l’âge de vingt ans ? Combien de temps avez-vous travaillé ? ». Après une avalanche de questions, l’entretien se termine enfin et malheureusement pour moi il manque encore de nombreuses pièces à mon dossier.

Puis, un second entretien… « C'est pourquoi ? Matricule ? Nombre de trimestre cotisés ? ». Ouf, le compte est bon ! Et alors que je m’attends à boucler enfin mon dossier de demande de retraite, c’est la déception : « Il nous faut une attestation de 2 témoins pour justifier que vous travailliez bien avant l’âge de 20 ans ! ». Fin du deuxième rendez-vous et suite des complications…

Au cours du troisième entretien, alors que je pensais pouvoir finaliser le jour-même mon dossier, la personne m’indique qu’elle doit d’abord transmettre les éléments pour un accord de principe. A quand la réponse ? « D’ici 3 à 4 mois … »

Lors de mon quatrième rendez-vous, je commence à connaître la chanson et mon numéro de matricule par cœur par la même occasion ! Je me doute donc fortement qu’aujourd’hui encore je vais ressortir bredouille, c’est donc avec une pointe d’amertume et de colère mais sans grande surprise que je m’entends dire :
« Hélas, on ne peut rien faire avant six mois ! Il faut refaire une demande de confirmation ».
Mais lorsque j’interroge mon interlocuteur sur le montant de ma retraite, c’est la douche froide… 825 euros par mois ! Soit, un salaire de misère pour toutes ces années de travail !

Ne pouvant prendre mon mal en patiente, j'ai contacté par téléphone la MSA afin de savoir où en était ma demande. L'interlocuteur m'a tout bonnement répondu que je ne pouvais pas avoir de rendez-vous car il fallait leur laisser le temps de faire avancer mon dossier.

La suite dans six longs mois donc puisque le parcours du combattant n’est toujours pas terminé pour moi. En attendant, je me console, ou pas, en me disant que pendant 42 années de bons et loyaux services j’ai contribué à nourrir nos concitoyens à pas cher, mais qu’est-ce que j’y ai gagné moi ?

Bernard Lacoste, Producteur de lait à Pomarez

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