L'Autorité de la concurrence a condamné plusieurs entreprises du secteur de la charcuterie/salaisonnerie pour entente illicite lors des négociations commerciales avec les abatteurs, mais aussi lors de celles avec la distribution. La Coordination Rurale félicite l’Autorité qui a mis à jour des pratiques qui ont participé à tordre le bras des éleveurs. Aurait-on trouvé là l'origine de l'écart de prix à la production entre la France et les autres pays européens ? En imposant des baisses ou en bloquant des hausses de prix sortie abattage, ces groupes incriminés ont nécessairement impacté le prix d'achat des animaux, compte tenu de leur pouvoir de négociation et de leur emprise sur ce marché. La CR demande donc à l'Autorité de poursuivre ses investigations afin d'établir une estimation des pertes pour le secteur de l'élevage. Les sanctions financières infligées par l'Autorité devraient au moins en partie être reversées aux éleveurs. Déjà en 2013, l'Autorité avait sanctionné plusieurs entreprises pour entente illicite en amont des séances du Marché aux Porcs breton, parmi lesquelles figurait le groupe coopératif Cooperl qui apparaît avoir participé aux négociations visant à fixer une position commune dans cette affaire-ci. Pour la CR, il est d'autant plus scandaleux et honteux que des ententes, qui aboutissent à une forme de spoliation des éleveurs, aient été pratiquées par cette coopérative. Comme elle le dénonce depuis des années, cette coopérative a en effet bafoué son principe fondateur, agissant en simple opérateur économique, sans aucune considération pour ses adhérents. La CR note que les adhérents de la coopérative sanctionnée subissent une double peine, à savoir des prix bas et la diminution de dividendes éventuels, consécutive aux amendes. Elle les incite à demander la démission immédiate des membres de leur conseil d'administration.

Dans la même catégorie

Environnement
Économie
Importations
Évènements