Depuis plusieurs années, certaines filières en Haute-Saône connaissent des difficultés et plus particulièrement le secteur du lait, du lait bio et, plus largement toutes les filières bio. Cette année, qui a été rythmée par les aléas climatiques, ne déroge pas à la règle : l’agriculture va mal.

Le secteur du lait... de mal en pis !

C’est un fait, les laiteries de notre département sont en péril depuis quelque temps. Différents problèmes en sont la cause : rythme intensif, tâches chronophages et revenus en berne…

Avec deux traites par jour et tous les à-côtés qui s’y ajoutent, il est vraiment difficile pour un exploitant laitier qui est seul, de garder le navire à flot sans chavirer d’épuisement. Les exploitations GAEC familiales arrivent à maintenir le cap, mais dès lors que les anciens freinent, la charge de travail s’alourdit et devient difficile à supporter. Prenez un agriculteur seul, épuisé par ses heures de travail et qui a des surfaces agricoles. Il va se tourner vers un autre type d’agriculture car cela va lui permettre d’avoir moins de charges sur les épaules.

En parlant de ça, il est nécessaire de rappeler qu’avec le contexte de la guerre en Ukraine, les charges liées à l’élevage ne baissent pas. D’ailleurs, c’est valable pour les coûts de l’alimentation ou pour tout autre intrant comme le carburant. Également, le manque de main-d’œuvre est une réelle problématique inquiétante pour les exploitations. Tous les robots et tous les services ne peuvent pas nous remplacer éternellement.

« Nous méritons que notre travail soit rémunéré à sa juste valeur. Cela réduirait la fragilité de cette filière en Haute-Saône.»

La source du problème pour la filière bio

Les politiques départementales ont orienté les exploitants à passer en bio depuis quelques années. Un franc succès puisque de nombreux agriculteurs, notamment les jeunes, ont sauté le pas vers cette production. Tout paraissait être idyllique… Peut-être un peu trop !

Aujourd’hui, ils sont nombreux à produire du lait, des œufs, des céréales bio. Pourtant, on ne trouve pas autant de consommateurs et les ventes régressent au fur et à mesure du temps. Certaines filières se trouvent en difficulté, tout particulièrement celle du lait bio, pour laquelle il y a une surproduction. Quand nous faisons la comparaison, nous voyons que les jeunes qui se sont lancés dans ce projet vivent moins bien que ceux en standard.

Nous déplorons l’orientation prise par les politiques départementales puisque aucune étude d’impact et de marché n’a été suffisamment poussée afin d’anticiper ce cas de figure. Ce n’est pas acceptable dans la démarche d’une nouvelle production. Nous voulons que les politiques départementales apportent un soutien réel et direct aux producteurs.

En attendant, ce sont les agriculteurs qui trinquent... À votre santé !

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