Revenons à froid sur les propos tenus par le leader d’Europe Écologie Les Verts (EELV) lors de son passage sur l'antenne de RMC le 23 août dernier. Pour ce dernier, les ultras riches vivent en état de caprices permanents : jets privés, golfs, etc. Tous ces caprices ayant pour point commun d’affecter négativement l’environnement. Le viseur termina sa course sur les bassines et retenues d’eau utilisées pour l’agriculture. La journaliste rappela que les paysans se sont pas, loin s’en faut, des ultras riches. Qu’importe, en invoquant les événements de Sivens et en maquillant adroitement la notion de conflit d’usage, le grand inquisiteur d’EELV réussit à opérer la jonction entre paysans et ultras riches.

Mais sa haine du monde agricole ne s’arrêta pas en si bon chemin. Si les jets et les golfs sont condamnables et seulement condamnables, les bassines agricoles doivent quant à elles subir une purge implacable. Julien Bayou a donc publiquement encouragé les actes de destruction et assuré de son futur soutien celles et ceux qui serviront la cause.

Une cause qui exige le respect de règles strictes, non pas celles de la République ou de la démocratie. Des notions obsolètes tout juste bonnes pour les paysans et les quidams du quotidien. Les règles à suivre sont celles de la désobéissance. Une notion qui revêt des formes variées et malléables. Des contours disparates qui permettent à tous ceux qui rejettent la démocratie de revêtir le manteau de la vertus. Le guide de savoir-vivre du destructeur de bassines comporte 4 règles énumérées avec soin par Julien Bayou.

Les destructions doivent être désintéressées. Pas de cela chez nous, les destructions devront être gratuites, au sens propre comme au figuré. On pourrait penser au syndrome « Robin des bois », mais contrairement aux pensées embrouillées de Monsieur Bayou se sont des pauvres qui vont être victimes des exactions. Difficile dans ces conditions d’appeler l’archer de Sherwood à la rescousse. Quoi qu’il en soit, le dévastateur assermenté devra se contenter d’une médaille en chocolat.

Les destructions doivent être non violentes. Admettons-le, ce point de vue est très conceptuel. Cela étant, dans un monde où il existe du lait sans lactose et des écologistes sans conscience, admettre l’existence d’une destruction sans violence n’est qu’un pas de plus vers le fond de l’abîme.

Les destructions doivent être assumées. Julien Bayou ne soutiendra que celles et ceux qui accepteront de porter sur leurs seules épaules le poids des responsabilités. Pas question pour lui de prendre en charge une quelconque part des faits commis. Il se contente d’appeler à la destruction, ce qui est déjà beaucoup pour un homme de sa condition. Les interrogatoires, les tribunaux, les prétoires ce n’est pas pour lui. Bien sûr, il viendra, devant les bâtiments de justice, soutenir les commettants, surtout si les journalistes sont nombreux.

Enfin, les destructions doivent être effectuées en dernier recours. Cette charmante attention sera appréciée à sa juste valeur mais une question demeure : de quel recours s’agit-il ? Quelle autorité légitime, quel juge, quel arbitre estimera qu’il n’existe plus d’autre solution que la barbarie ? Quelle procédure inscrite dans quel code indique les étapes et les délais à respecter ? Quel magistère obtenu selon quelles conditions se porte garant des règles ? Le recours ultime de Monsieur Bayou n’est qu’un fantasme lancé à la cantonade pour amuser les foules. Il n’existe aucun recours premier ou dernier, aucune instance si ce n’est la volonté hostile du leader d’EELV envers les agriculteurs.

Le maquillage pseudo juridique dont Julien Bayou enrobe sa haine n’est qu’un leurre pour inciter les plus influençables au passage à l’acte. Des destructions dont il niera avoir eu connaissance. Des délits dont il a déterminé seul les contours et que d’autres assumeront pour lui. Un caprice de riche, car l’écologie est un sport de riches qui ne se salissent pas les mains.

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