Il existe une expression qui, si nous continuons à perdre la tête prendra tout son sens... Elle aura remplacé la sempiternelle phrase que nous avons tous plus ou moins bien vécue : « mange ton assiette », qu’il ne fallait pas la prendre au pied de la lettre contrairement à « avale ta pilule »...
Aujourd’hui, ce que nous appelons « l’agribashing » est devenu une mode. Concrètement, cela caractérise une forme de défoulement qui consiste à dénigrer collectivement l’agriculture et les agriculteurs. Que ce soit sur le sujet du loup, des ours, des abattoirs, des vaches qui pètent ou des cigales bruyantes, l’agriculture est au centre de nombreux maux. Conséquence directe sur les agriculteurs mais que penser de nos enfants où des générations futures qui n’auront peut-être pas la chance de connaître le bruit d’un steak crépitant dans une poêle, l’odeur d’un gâteau qui cuit ou de l’oignon qui blanchit dans la casserole : chance ou fatalité.
Utopique me direz-vous ? Pas tant que cela ! L’élevage se meurt ainsi que les paysans. Mais rassurez-vous, l’industriel saura produire à notre place... mais sous quelle forme ? Dans quelles conditions ? Avec quelle logique : votre santé ?! Laissez-moi rire, votre portefeuille les intéresse bien plus que l’état de vos organes.
Une pilule difficile à avaler ? Pas si l’on se réfère à l’enquête de TNS Sofres du 07/09/2016 dans laquelle nous pouvons lire que « près de 80 % des Français pensent que leur alimentation nuit à leur santé ».
Il est bien triste de vivre dans LE pays de la gastronomie et d’entendre tant d’accusations à l’encontre « des viandards », des mangeurs d’animaux, toutes ces personnes qui pratiquent de chez eux « la Shoah » en déportant et abattant des êtres vivants, d’après les dires des mouvements antispécistes. Quelle misérable comparaison...
Mais que fera-t-on lorsqu’une étude scientifique révélera que la carotte souffre lorsque nous l’arrachons, que le poireau hurle lorsqu’il est repiqué, que le blé séparé de son grain pleur et que les pommes de terre endurent un calvaire ? La réponse est dans le titre, on fabriquera une pilule « petit- déjeuner », « diner », « déjeuner » et peut être une spéciale « Noël » ou « anniversaire ». Qu’il sera triste ce monde. Ce n’est pas celui que je veux transmettre… Pour cela, j’assume mon métier, je dis haut et fort que j’aime mes animaux, que je les respecte et que j’en prends soin.
