Le 31 décembre 2021, la castration à vif des porcs sera interdite, conformément à l’arrêté du ministère de l’Agriculture paru le 27 février au Journal officiel. Seuls les vétérinaires pourront pratiquer des opérations de castration. Par dérogation les éleveurs et leurs salariés seront aussi autorisés à pratiquer l’opération de castration pour les animaux âgés de sept jours ou moins en utilisant tout traitement analgésique ou anesthésique local visant à atténuer ou supprimer la douleur. L’arrêté ne précise pas si l’anesthésie des porcelets devra être locale ou générale. Le cadre réglementaire n’est pas encore défini.

Ainsi, le 17 novembre, la CR a été auditionnée dans le cadre de cet arrêté par le groupe de travail d’Inaporc. Inaporc avait envoyé une trame pour permettre d'identifier les différents thèmes qui seront abordés et pour faciliter la préparation de cette audition.

La CR a répondu aux thèmes de la trame et a surtout fait remonter les requêtes des éleveurs.

• Anesthésie locale (+analgésie) : consiste à injecter un produit dans chaque testicule avant la castration Pour la CR cette méthode n’est pas envisageable car l’injection de produit dans chaque testicule sera considérée par les consommateurs de la même manière que la castration à vif. De plus, le produit utilisé dans les autres pays pratiquant cette méthode n’est pas autorisé en France. Cette méthode pose enfin trop de questions et de difficultés sur le mode opératoire et les résultats ne sont pas concluants sur le peu d’études faites en France. Les éleveurs refusent donc cette méthode.

• Anesthésie générale par injection (+ analgésie) La CR rappelle qu’il n’y a pas d’AMM sur le produit anesthésiant et pas d’étude récente sur la mise en œuvre, ce pourrait donc être dangereux pour les éleveurs et leurs salariés.

• Anesthésie générale par inhalation Les vétérinaires n’autorisent pas l’utilisation de l’isoflurane aux éleveurs et aux salariés d’élevage. Cette méthode peut être une alternative si les éleveurs ont fait le choix de maintenir une production de mâles castrés, mais cette méthode ne doit pas être généralisée. Si la méthode est autorisée, elle devra être certifiée par les vétérinaires.

• Immuno-castration  La méthode engendre une grande surcharge de travail pour les éleveurs et les salariés et les expose à une vaccination accidentelle. Cette méthode peut être une alternative si les éleveurs ont fait le choix de maintenir une production de mâles castrés, mais cette méthode ne doit pas non plus être généralisée.

• Élevage de porcs mâles entiers Pour les éleveurs qui souhaitent arrêter la castration, la CR demande qu’ils soient accompagnés dans leur démarche. Des financements doivent leur être accordés pour mettre en place leur organisation de travail et pour trouver des solutions afin de pallier les contraintes techniques pour l’élevage du mâle entier, notamment en travaillant sur la génétique, l’alimentation, et les modes de production. De plus, la CR demande qu’aucune pénalité ne soit appliquée aux mâles odorants pendant trois ans, le temps pour les éleveurs d’appliquer ces nouvelles gestions d’élevage.

Pour les éleveurs qui doivent maintenir une production de mâles castrés, la CR insiste pour que l’alternative choisie soit une décision individuelle de l’éleveur. La CR demande que la formation à l’utilisation de méthodes alternatives soit financée intégralement par l’État et l’interprofession. De même l’achat de produits ou d’outils devra être subventionné à 80 % les trois premières années par l’État et Inaporc.

La prise en charge de la douleur occasionne un surcoût pour l’éleveur qui doit maintenir une production de mâles castrés. Le temps de travail est au minimum doublé. Ces conséquences doivent être prises en compte dans le prix payé à l’éleveur. Au cours de cette audition la CR a ainsi rappelé qu’un prix rémunérateur pour les producteurs, c’est un prix couvrant les coûts de production et permettant à l’éleveur de s’assurer une rémunération décente et une capacité d’investissement pour son entreprise.

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