C’est une prophétie autoréalisatrice : il y a quinze jours, la CR Ariège expliquait en préfecture que l’ours était habitué à l’Homme, ne le craignait plus et devait être réensauvagé si l’on ne voulait pas qu’il passe à l’attaque.

Deux semaines plus tard sur l'estive du Col d'Escots, quatre ours ont passé la nuit à attaquer des troupeaux, mettant en danger de mort la bergère, obligée de rester cloîtrée dans sa cabane afin de se protéger. Le nombre de brebis tuées par les ours n'a pas été pour l'heure communiqué. Les agents effaroucheurs de l'OFB ont passé la nuit à essayer de les repousser sans y parvenir, signe que les moyens utilisés sont dérisoires.

La préfète de l'Ariège, Chantal Mauchet, a hier déclenché le protocole « ours à problème », ouvrant au renforcement d’effarouchements face aux prédateurs, même si la CR pense que ce ne sera pas suffisant :

« L’effarouchement n’est plus la solution, l’ours s’est habitué aux bruits des tirs qui n’ont plus aucune conséquence : Il va simplement ailleurs ou bien prend confiance et vient au contact comme on vient de le vivre. La solution est de lui faire mal dans sa chair afin qu’il nous craigne. Les attaques sont maintenant quotidiennes, c’est invivable pour les bergers. », s’est indigné Yann de Kerimel, Président de la CR 09.

De son côté Alain Servat, maire de la commune d’Ustou, a interdit jeudi la randonnée sur une portion du massif communal, invoquant un danger. Une sage décision quand on sait que la semaine dernière, une attaque a eu lieu en Italie et qu’un randonneur a rencontré un ours l’an dernier dans le Couserans.

Alors qu’il s’agissait jusqu’à présent d’avertissements sans perte humaine, depuis cette semaine, la situation a changé. L’État et le ministère de la Transition écologique doivent comprendre qu’ils faut cesser de jouer avec la vie des bergers, comme l’ours joue avec celle des brebis. À ce stade, l’État doit prendre la mesure du danger, car maintenir le statu quo serait criminel.

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