Un petit rappel historique

2009. Premier choc laitier. Effondrements des cours. A plus long terme, aucune visibilité après l’abandon des systèmes de régulation, des productions et des marchés. Contractualisation à marche forcée. Sans organisation « des Organisations de producteurs ». Autant d'éléments qui ont déclenché la colère des producteurs et la grève du lait avec ses épandages qui resteront gravés dans nos mémoires.

Après plusieurs tentatives de négociations avec le syndicat majoritaire « JA – FDSEA » pour nous rejoindre dans le mouvement, ils nous indiquent leur refus car les opportunités étaient selon eux présentes avec l’évolution du marché mondial. Je vous laisse le soin de découvrir le résultat…

Depuis, abandon des outils de régulation, des productions et des marchés. Les producteurs se sont engagés dans des systèmes de plus en plus spécialisés vendant à des prix très bas complètement déconnectés de nos coûts de production.

Premier grand gagnant : l’agroalimentaire qui, à aucun moment, ne se soucie de la rentabilité de nos exploitations. Un bon nombre de coopératives en sont malheureusement la pleine illustration. Dommage quand un outil appartient à ses producteurs...

Je déplore la cogestion entre certains responsables qui font primer leurs intérêts personnels sur l’intérêt collectif. Une illustration : les mêmes qui annoncent dans vos exploitations que vous n’êtes pas assez rentables vous annoncent lors de la signature d’un contrat qu’il y a une nouvelle augmentation du tarif car ces gens-là, eux, ils ont des charges. Je vous laisse le soin de faire la déduction. Depuis 25 ans, le prix de nos produits n’a pas évolué. Regardez ce qu'il en est des charges quand certains intervenants dans vos exploitations sont sur des bases situées entre 1 000 et 5 000 euros équivalents tonne de lait. Je vous laisse le soin de chercher l’erreur.

La CR est une force de proposition

  • Mettre en œuvre une véritable régulation à travers le Plan de responsabilisation face aux marchés (PRM)
  • Revoir l’organisation des OP (transversales)
  • Prendre en compte les coûts de production incluant une véritable rémunération du travail

Voilà plusieurs mois, Monsieur Macron a engagé les États généraux de l’agriculture. Les ordonnances de la loi sont toujours en attente. Je pense que la montagne va encore accoucher d’une souris. Notre combat et nos propositions devront permettre à tous les éleveurs de retrouver leur dignité et donner l’envie à nos jeunes de s’y engager. Nous comptons sur votre soutien pour mener ce combat.

P. Grandin Coordination Rurale de l'Orne

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