De fortes pluies et de nombreux orages se sont abattus, dimanche 23 mai 2022, sur les Alpes-Maritimes. Les intempéries localisées dans le sud et l'est du département, ont fait d’importants dégâts. « A Menton, des grêlons de plus de 5 cm de diamètre sont tombés, fracassant tout sur leur passage. Près de 200 véhicules ont été détruits et de nombreuses chutes d'arbres ont été recensées sur les routes. Les orages de grêle ont également détruit des bâtiments agricoles. C’est le cas notamment au sein de mon exploitation, où les serres ont été sérieusement abîmées. 22 panneaux de verres ont littéralement explosé », déplore Pierre Ciabaud, président de la Coordination Rurale des Alpes-Maritimes.

L’équivalent de trois mois de pluie

Une grande partie des exploitations du sud du département ont elles aussi été impactées et des cultures entières ont été noyées par la pluie. « Il faut dire qu’il est tombé en 1h30, l'équivalent de trois mois de pluie », précise Pierre Ciabaud. Bien que le département accuse une sécheresse sans précédent, cette pluie n’est pourtant pas salvatrice. Bien au contraire. « Avant ces orages, cela faisait un an qu’il n’avait pas plu. Mais ces trombes d’eau ne vont pas profiter aux parcelles, la terre est tellement compacte qu’elle n’est pas capable de retenir la pluie en trop grande quantité. Ce phénomène crée simplement d’importants ruissellements et finit de saccager les cultures », regrette l’agrumiculteur.

Des accidents climatiques coûteux

Face à ces accidents climatiques à répétition, les agriculteurs sont contraints, encore une fois, de mettre la main au portefeuille. « Bon nombre d’agriculteurs ne sont pas assurés pour de tels dégâts. A cela, il faut ajouter les dépenses en eau ou en système d’irrigation, pour faire face à cette sécheresse sans précédent. Pour ma part, mes 120 citronniers nécessitent chacun 200 litres d’eau. Aujourd’hui, pour assurer la survie de mon activité, je suis donc dans l’obligation d’acheter de l’eau à Véolia, à 2 € le mètre cube. La facture qui va arriver dans trois mois va donc faire très mal ! », confie Pierre Ciabaud.

Une filière en sursis

Pour lui, c’est toute la filière agricole qui est désormais en sursis. « Trop c’est trop ! La météo qui s’affole, les difficultés économiques énormes liées à un contexte géopolitique ultra tendu et le contexte sanitaire encore loin d’être revenu à la normale… il ne fait plus bon être agriculteur aujourd’hui ! Plus aucun jeune n’a envie de s’installer pour prendre le risque de tout perdre en une saison. C’est tout simplement décourageant !». Seule solution, selon lui, « il faut que des mesures d’urgences soient prises comme la reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle ».  

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