Mardi 4 avril, la délégation parlementaire aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes du Sénat organisait une nouvelle table ronde, présidée par la sénatrice Chantal Jouanno, dont le sujet était « Les femmes en agriculture ». Présente au rendez-vous, Catherine Laillé, présidente de la CR Loire Atlantique, a présenté les propositions du syndicat pour améliorer le quotidien des agricultrices. Propositions qui seront ensuite présentées aux législateurs.

Des mesures 100 % femmes…

Aujourd’hui, 5 000 à 6 000 femmes exercent le métier d’agricultrice sans avoir de statut. Plus globalement, le manque de revenus en agriculture oblige de plus en plus de femmes à partir travailler à l’extérieur pour faire vivre le foyer. Ainsi, la Coordination Rurale propose que, d’ici fin 2017 :

  • le statut de conjointe collaboratrice - qui n’est pas un véritable statut - ne soit que temporaire (3-4 ans) avant de faire le choix de chef d’exploitation ou de salarié qui sont les deux seuls statuts garantissant les pleins droits, notamment en matière de salaire, de points retraite et de couverture santé ;
  • soient revalorisées les retraites des agricultrices – aujourd’hui à 550 €/mois en moyenne – au niveau du minimum vieillesse qui est de 810 €/mois et que soient supprimées la CSG et la CRDS sur les retraites inférieures à 1 000 €/mois ;
  • des journées de formation et d’information spécifiques « agricultrices » soient mises en place pour expliquer les conséquences néfastes de ne pas avoir de statut et que les missions de la MSA et des chambres d’agriculture soient redéfinies pour mieux accompagner les femmes dans cette situation ;
  • les femmes arrêtant le métier (manque de revenu, divorce, etc.) puissent accéder à une formation jusqu’à un an après avoir quitté l’exploitation.
 

… mais pas seulement !

Au-delà de ces 4 mesures phares, Catherine Laillé a rappelé la nécessité d’agir plus largement à travers la mise en place d’une TVA sociale, une meilleure prise en charge des coûts de salariés de remplacement pour les journées de formation et de mandat professionnel, l’instauration du droit au chômage, la reconnaissance du statut de pluriactif ou encore en facilitant la garde des jeunes enfants en crèche mais aussi à domicile par la création de nouveaux emplois.

Catherine Laillé a conclu son intervention en indiquant qu’il est urgent de réorienter la politique agricole française et européenne en créant une véritable politique de prix rémunérateurs capable d’assurer des revenus décents aux agricultrices et agriculteurs, une pleine protection sociale et des retraites au minimum égales au SMIC.

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