La chaleur qui s’abat sur la Lozère depuis le début de l’été a provoqué une sécheresse sans précédent, ayant pour conséquences une tension sur la ressource en eau et des pénuries de fourrage pour les éleveurs. Ainsi, le 29 juillet, le préfet de Lozère a pris un 4ème arrêté préfectoral concernant les usages de l’eau sur les bassins versants, au vue du franchissement des seuils de débit définis pour la gestion de l’eau.

Tous les bassins versants de la Lozère sont placés en niveau de CRISE :

Les mesures de restriction sont à leur plus haut niveau pour tenter de préserver la ressource en eau pour la population et l’abreuvement des animaux.

L’irrigation des prairies et des grandes cultures est interdite depuis le 1er août. A l’exception des agriculteurs disposant de retenues collinaires qui peuvent continuer à utiliser l’eau accumulée cet hiver et au printemps. Ils sont toutefois tenus de mettre en œuvre un plan d’économie d’eau qui doit être transmis à la Préfecture dans les meilleurs délais (pref-defense-protection-civile@lozere.gouv.fr). Ce plan doit prévoir à minima d’irriguer en fin de journée et la nuit pour limiter l’évaporation.

• Les rases peuvent être maintenues en eau à la condition de servir à l’abreuvement des animaux.

• L’irrigation est encore possible pour les cultures maraîchères, légumières, florales, petits fruits et pépinières exclusivement entre 20 h et 8 h.

• Les centres équestres ne peuvent plus arroser les pistes, manèges et carrières.

Abreuvement des animaux

Les éleveurs peuvent prélever l’eau dans les cours d’eau pour remplir leur tonnes à eau et abreuver les animaux dans la limite de 1000m3/an. Les exploitations en grande difficulté peuvent se manifester auprès de la Chambre d'agriculture (04 66 65 62 00) qui transmettra leurs coordonnées au service de la Préfecture en charge de leur apporter des solutions.

Procédure calamité agricole : pertes fourragères

Les commissions d’enquête sécheresse se sont achevées le 22 juillet dernier. La prochaine étape est le calcul des taux de perte par commune et leur validation en comité départemental d’expertise d’ici la fin de l’été. Cette organisation anticipée permettra le dépôt précoce du dossier calamité au Comité national de gestion des risques agricoles (CNGRA) aux mois d’automne. La reconnaissance de la calamité agricole a également été demandée pour le maraîchage et les petits fruits. La demande est envisagée pour les apiculteurs.

«A ce jour certains éleveurs vont procéder, en urgence, à des forages pour sécuriser l'alimentation en eau de leurs troupeaux. Le délai d'instruction des demandes ou déclarations étant en période de congés plus long, il faut que des dérogations puissent être accordées pour régulariser ces travaux après réalisation. Nous courrons à la faillite de nombreux élevages. » s’inquiète Alain Pouget, président de la Coordination Rurale de Lozère.

Dérogation aux cahiers des charges AB et SIQO

Agriculture biologique : S’il reste préférable de s’approvisionner en fourrages certifiés bio, en cas d’indisponibilité, les éleveurs ont la possibilité de demander une dérogation à l’INAO pour acheter du fourrage non biologique. Si la procédure calamité est lancée, la demande de dérogation reste subordonnée à plusieurs points :

• l’absence de disponibilité de fourrages en AB en deçà d’un périmètre d’environ 100 kilomètres,

• un bilan fourrager précis et nettement déficitaire (stocks très faibles) pour des raisons conjoncturelles (faible production fourragère notamment) et non structurelles (faible surface fourragère sur l’exploitation, chargement trop important),

• l’approvisionnement en fourrages doit se faire prioritairement en C2 ou C1. Les céréales quelle que soit leur forme ne sont à ce jour pas recevables,

• la distribution doit être faite aux animaux non productifs sur une période bien définie. Pour des raisons d’efficacité, il est recommandé d’effectuer la demande de dérogation en ligne : https://sve.derogationbio.inao.gouv.fr En cas d’impossibilité de réaliser cette demande en ligne, il est possible de transmettre la demande par courrier postal à votre organisme certificateur qui le transférera à la délégation territoriale de l’INAO pour traitement du dossier.

Signe officiel de qualité : il est également possible de demander une dérogation au cahier des charges des Signes Officiels de Qualité pour l'approvisionnement en fourrages et autres aliments. La procédure est différente un peu différente. Le territoire doit être reconnu en calamité, d'où la nécessité d'attendre l'arrêté préfectoral. Ensuite, l'exploitant fait sa demande auprès de l'Organisme de Défense et de Gestion (ODG) du signe officiel de qualité (ex : Laguiole, Roquefort...). Dans certaines situations, il peut s'appuyer sur son entreprise de collecte et de transformation. L'ODG fait remonter les demandes auprès de l'INAO qui valide ou pas les dérogations.

Pour accéder à l’arrêté préfectoral cliquez ici Pour accéder à l’info sécheresse de la Chambre d’agriculture de Lozère, cliquez ici

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