Les pourparlers entre l’Union européenne et la Nouvelle-Zélande s’accélèrent en vue de la ratification d’un accord de libre-échange avant la fin de l’année. D’après nos informations, la Commission européenne a d’ores et déjà inclus des contingents de produits sensibles, tels que de la viande ovine et bovine, dont les quotas d’importation vont vraisemblablement augmenter au fil des négociations. Dans un contexte sanitaire et économique ayant mis en lumière l’importance de la souveraineté alimentaire, il est urgent que les produits agricoles soient retirés des accords de libre-échange. La Coordination Rurale demande qu’une exception agriculturelle soit adoptée au plus vite.

Des risques importants pour nos élevages

Dans une étude commanditée par le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation en 2018, la société Abcis (Idele, Ifip, Itavi) alerte sur les risques encourus pour les filières ruminants françaises en cas d’octroi à l’Océanie d’accès supplémentaires au marché européen. Des divergences de standards de production apparaissent entre les systèmes européens et océaniens, la production bovine néo-zélandaise autorisant l’utilisation d’activateurs de croissance à base d’hormones, tout comme en Australie. En ce qui concerne la production ovine, aucun système de traçabilité n’est en place, bien loin du système européen doté d’une identification individuelle par un numéro unique. Concernant la compétitivité, la viande ovine néo-zélandaise dispose de coûts de production 3 à 4 fois inférieurs aux coûts français, ce qui ne laisse aucune chance à nos éleveurs.

Accélération des négociations pour les autres accords en vue

L’Allemagne prendra, le 1er juillet, la présidence du Conseil européen pour une durée de 6 mois. Aux côtés des gouvernements slovène et portugais, l’Allemagne entendait faire des négociations de l’accord du Mercosur une priorité, au même titre que celles avec les USA, l’Indonésie, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Lors d’une rencontre prévue le 11 juin prochain, la CR ne manquera pas de rappeler au ministre de l’Agriculture ses récentes déclarations contre la ratification de nouveaux accords de libre-échange et pour la mise en place d’une exception alimentaire, proche de l’exception agriculturelle défendue par notre syndicat depuis sa création.

Edit  : L'Union européenne a proposé à la Nouvelle-Zélande, au cours du huitième cycle de négociations bilatérales s'achevant le 19 juin, un contingent d'importation tarifaire de 40 000 t de viande ovine à droit nul, introduit progressivement sur 15 ans.

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