Dans son arrêt du 26 février 2019, statuant sur une requête initialement engagée en France par l’OABA (Oeuvre d'Assistance aux Bêtes d'Abattoirs) contre le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, l’entreprise Bionoor, Ecocert et l’Institut national de l’origine et de la qualité (INAO), la Cour de justice européenne a rendu un jugement interdisant l’apposition du logo AB sur la viande bovine abattue sans étourdissement préalable. Les éleveurs de bovins Bio de la Coordination Rurale saluent cette décision qui consacre tout le soin qu’ils apportent au bien-être de leurs animaux, de la naissance à la fin de vie.

Rappelons tout d’abord que l’abattage rituel n’est possible en France que parce qu’il est dérogatoire et ne saurait par conséquent être la norme. Il est compréhensible que les entreprises Bionoor et Ecocert regrettent cette décision qui les prive d’une partie de leur activité. Les intérêts commerciaux pour les acteurs de la filière sont malheureusement souvent prioritaires. Ce qui est plus surprenant, c’est que le ministère de l’Agriculture et l’INAO, toujours si prompts à mettre en œuvre les contrôles les plus tatillons dans les exploitations (et en particulier dans les exploitations bio) aient jugé utile de se ranger aux côtés des entreprises de droit privé.

Cette position, à l’heure où les consommateurs se montrent, à bon droit, de plus en plus scrupuleux sur les questions de traçabilité et de bien-être animal, paraît indéfendable et incompréhensible. À moins bien sûr qu’il ne s’agisse en réalité de défendre davantage les industriels de l’agro-alimentaire plutôt que les efforts des producteurs. En l’absence d’étiquetage obligatoire sur le mode d’abattage, il est aujourd’hui impossible de savoir précisément quelle proportion d’animaux est abattue sans étourdissement.

La Coordination Rurale demande l’étiquetage obligatoire du mode d’abattage quels que soient les modes de production

Les consommateurs aussi bien que les éleveurs doivent pouvoir connaître le sort final réservé aux animaux. En étant correctement informés les éleveurs pourraient ainsi choisir la pratique d’abattage qui correspond au principe de bien-être animal avec lequel ils ont élevé leurs bêtes, et l’étiquetage permettrait aux consommateurs de choisir ce qu’ils mangent en toute connaissance de cause.

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