Depuis le lancement des États généraux de l’alimentation il y a un an, le gouvernement ne cesse de renvoyer les éleveurs à la même injonction : la montée en gamme.

Suivant ce principe relativement flou, les éleveurs seraient contraints d’améliorer la qualité de leur production pour répondre aux attentes des consommateurs et ainsi améliorer leur rémunération.

Mercredi dernier, le ministre de l’Agriculture a pourtant été placé face aux contradictions de ce raisonnement. En déplacement dans l’Allier et la Creuse pour parler du bien-être animal, ce dernier a notamment visité la coopérative Creuse Corrèze Berry Elevage (CCBE), l’un des principaux fournisseurs en viande bovine de la chaîne de fast food McDonald. Via une entreprise de transformation basée à Orléans, les adhérents de CCBE vendent des génisses de 18 mois sous contrats à McDonald.

À croire les coopérateurs, ces contrats pour de la viande hachée assurent un meilleur revenu que la vente d’animaux Label Rouge âgés de 36 mois. Or, le Label Rouge a justement été promu comme le modèle vers lequel doivent tendre les agriculteurs désireux de monter en gamme pour obtenir une meilleure rémunération !

Cela démontre parfaitement à Stéphane Travert que les objectifs imposés par le gouvernement ne correspondent pas aux réalités du marché. La Coordination Rurale ne rejette pas le Label Rouge, bien au contraire. Elle rejette le fait qu’il soit dressé en modèle unique, ce qui risque d'en atténuer la valeur. Pour que chaque débouché soit rémunérateur, il est impératif de ne pas produire au-delà de ses besoins. Les plans de filière, qui prévoient 40 % de de viande vendue sous Label Rouge d’ici 5 ans, devront prendre cette réalité en compte.

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