Les aides complémentaires ovines seront probablement supprimées en 2018. La France est en effet soumise actuellement à un audit de la Commission européenne pour l’ensemble de ses aides couplées. Si le ministère a pu prouver que la quasi-totalité de ces aides respectaient bien les textes européens, certaines d’entre elles restent sur la sellette, parmi lesquelles les compléments à l’aide ovine (aide complémentaire aux éleveurs en contractualisation ou en vente directe et aide aux nouveaux installé). L’aide ovine de base n’est pas menacée.

Pour la Commission européenne, les aides aides complémentaires ne respectent pas le principe des aides couplées, à savoir qu’elles doivent soutenir des « secteurs en difficulté économique ». Or, il n’est pas possible de prouver que les éleveurs sous contrat ou les jeunes installés soient plus en difficultés que ceux qui touche l’aide de base.

Cette décision aura pour conséquence la fusion des aides complémentaires avec l’aide de base, pour former une aide ovine unique. Le montant exact reste à déterminer, mais le ministère avance le chiffre de 21€ par brebis (+2€ pour les 500 premières). Pour 2018, le seuil minimum de 50 brebis, le ratio de productivité de 0,5 agneaux vendus et la rétropolation seront conservés.

L’enveloppe globale se l’aide ovine sera de 113,9 millions d’euros, contre 119 millions en 2017. Cette baisse n’est pas liée à l’audit de la Commission, mais était prévue dans le cadre de la modulation du premier vers le second pilier. (voir notre article précédent).

Ne pas toucher au ratio de productivité

Tout en prenant acte de ces évolutions, la Fédération nationale ovine (FNO) a fortement critiqué le signal qui serait envoyé à la filière en cas de fusion des aides : cette décision viendrait, selon elle, miner les efforts de compétitivité menés par les éleveurs depuis plusieurs années. En compensation, elle réclame donc pour 2019 une augmentation du ratio de productivité et une suppression de la rétropolation.

La section viande de la CR prend le contre-pied de la FNO en accueillant favorablement les annonces du ministère. Elle a toujours exprimé sa méfiance vis à vis des aides couplés, dans la mesure où elles déstabilisent les volumes produits et donc les prix. Mais surtout, elle s’oppose à toute augmentation du ratio de productivité, qui assure à l’aval ses approvisionnements tout en faisant porter aux seuls éleveurs les efforts d’amélioration technique. Enfin, ce ratio de productivité enlève aux éleveurs leur liberté pour gérer comme ils l’entendent le renouvellement de leur troupeau.

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