En novembre dernier, le CNIEL a publié les coûts de production et les prix de revient annuels du lait, en conventionnel ou en bio, en plaine ou en montagne.

Ces chiffres sont basés sur les données économiques de 2020 et donc ne prennent pas en compte la récente flambée des prix des intrants. "Nous savons que la loi EGALIM 2, censée protéger notre rémunération, oblige les différents acteurs de la filière à prendre en compte les coûts de production des matières agricoles. Ils se basent sur le prix de revient qui permet de connaître les coûts de production de l'année écoulée. Ce chiffre est donc très loin de la réalité au vu de l'augmentation des charges. Ce prix de revient ne correspond plus du tout à la réalité du terrain", explique Jean-Jacques Pesquerel, président de la CR14 et producteur de lait.

Pour le lait conventionnel de plaine, le prix de revient est estimé à 405 €/1000 L, contre 403 €/1000 L en 2019.

Pour le lait bio de plaine, le prix de revient est à 529 €/1000 L, contre 509 €/1000 L en 2019.

Malgré la publication de ces prix de revient connus des industriels, les prix payés en ferme sont loin de répondre aux charges des éleveurs : en 2020, les prix payés s'établissaient en moyenne à 354,10 €/1000 L en lait conventionnel et 464,80 €/1000 L en lait bio. (Source : FAM)

Pour information, le prix de revient est le coût de production de l’atelier lait, dont sont déduits le montant des aides et les autres produits de l’atelier comme la vente des vaches de réforme, des veaux, etc.

"Pour la CR, le juste prix qui devrait être payé s’établit à 450 €/1000 L. C’est à partir de ce prix que l’éleveur reçoit un revenu décent, en deçà, c’est ce revenu qui est raboté. Aujourd’hui, les éleveurs laitiers sont les seuls chefs d’entreprise à ne pas imposer de prix à leur client, et à ne même pas connaître le prix de ce dernier lorsqu’il quitte la cour de la ferme ! C’est une tragédie", conclut Jean-Jacques Pesquerel.

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