Avec son annonce de débloquer 1,1 milliard d’euros pour l’Agriculture Biologique, le gouvernement accepte qu’au final une grande partie des surfaces bio soient non-aidées ! Situation inacceptable pour la Coordination Rurale qui refuse le plafonnement des aides et revendique un véritable plan ambitieux de conversion.

La CR a pu obtenir des informations sur le calcul de l’enveloppe d’1,1 milliard d’euros, calcul basé sur les chiffres actuels des surfaces aidées pour la conversion qui ne couvrent que 60 % des surfaces totales en bio. La mise en place, de façon rétroactive, de plafonds plus au moins bas selon les régions a obligé bon nombre d’agriculteurs bio à retirer des surfaces de leur déclaration PAC, pour un total d’exclusion aujourd’hui de 40 % des surfaces !

La France dépendante des importations

Une telle annonce ne peut être considérée comme un engagement du gouvernement pour l’Agriculture Biologique alors que le recours aux importations reste nécessaire en céréales bio et oléoprotéagineux bio. Yanick Loubet, responsable de la section Bio de la CR, dénonce « Une France restant dépendante des importations ! ». « On pourra certes enregistrer une évolution des conversions pour les petites structures mais il ne faut pas oublier que nombre d’entre elles dépendent également de l’offre en aliment bio pour les bêtes et qu’il n’est pas viable avec les plafonds actuels, pour une exploitation céréalière de passer toute sa surface en bio ».

La section Bio de la CR soutient que toutes les exploitations qui le souhaitent doivent avoir l’opportunité de se convertir à l’Agriculture Biologique et salue l’objectif de 15 % de la SAU en Bio. Cependant il est indispensable d’avancer de réels moyens : revalorisation de l’aide à la conversion et allongement de la période. La CR propose également des conversions avec engagement sur une dizaine d’année, afin d’éviter des effets d’aubaine économique de court-terme, pour favoriser des conversions solides et durables à long terme.

Enfin, la Section Bio rappelle qu’avant d’avancer des engagements sur l’avenir, l’État ferait mieux de régulariser le passé (40 % CAB MAB non payées) de manière à retrouver la confiance des bios.

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