Après avoir été refusée à une réunion simplement « technique » début mars sur Xylella fastidiosa, la Coordination Rurale Provence-Alpes-Côte d’Azur a rencontré à la préfecture de région Thierry Queffelec, secrétaire général aux affaires régionales.

Lors de ce rendez-vous, il était accompagné de François Goussé, directeur de la Direction régionale de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt (Draaf), Olivier Busson, chargé de mission environnement, développement durable, agriculture, mer et Denis Ferrieu, chef de pôle mutualisation des contrôles au Service régional de l’alimentation (Sral).

Des dérogations déconnectées du terrain

Malgré le silence de l’administration, la CR Paca représentée par Max Bauer, son président, et trois producteurs (Philippe Coulon, Patrick Brocard et Tanneguy de Valbray) a insisté sur le fait que des producteurs ont fait des investissements pour mettre en place les mesures de la dérogation 9-2 et que les retards administratifs mettent en péril la viabilité de leurs structures. A ce jour, les dérogations ne sont toujours pas délivrées, ce qui compromet d’autant plus leur avenir que les trésoreries ont déjà été impactés depuis la découverte de la bactérie en France. Il a été annoncé que les dérogations pourraient être délivrées lorsque les commissaires européens viendraient dans la région courant/fin mars…

A titre d’exemple, des producteurs ont mis en place de filets de protection sur les exploitations et ont dû se baser sur un travail par la chambre d’agriculture des Alpes-Maritimes réalisé à la va-vite, qui n’a pas été chiffré, qui demeure inapplicable sur le terrain mais qui a tout de même servi de référence pour l’administration ! La CR a fourni un travail démontrant les conséquences défavorables aux productions.

La CR Paca a précisé avec insistance que le nombre de prélèvement et les analyses entre les pays de l’Union européenne et la France sont différents. De ce fait, plus on cherche en France, plus on va trouver !

Associer les agriculteurs aux décisions

Depuis le début, la CR est fortement impliquée sur ce sujet. Sa présence est donc tout à fait légitime dans les différentes réunions. La CR Paca est consciente des risques éventuels sur les productions mais souligne que l’horticulture n’a pas à être la variable d’ajustement dans la lutte contre cette bactérie. Les mesures d’identification et d’application doivent être harmonisées au niveau européen.

La CR Paca est convaincue que les agriculteurs doivent être associés aux prises de décision et aux actions, pour ne pas laisser de si lourdes décisions administratives, trop souvent éloignées des réalités de terrain, être prises sans la prise en compte des problèmes de leur quotidien. Le risque est majeur de tuer à petit feu les entreprises de ces secteurs agricoles pourtant majeurs pour l’économie et les paysages de notre région.

La situation en Corse

Pour finir, la CR Paca est revenue sur la crise que subissent les producteurs corses et les entreprises de parcs et jardins de l’île du fait de lourds traitements dans l’approvisionnement en végétaux. Les échanges commerciaux de plantes entre la région Paca et la Corse étant interdits par le plan de lutte contre la propagation, l’avenir des entreprises corses (du secteur) est fortement menacé. Sur ce point, les services de l’État semblent avoir pris conscience du caractère injustifié d’une différence de gestion administrative.

Dans la même catégorie

CR 83
Provence Alpes-Côte-d'Azur
CR 83
Provence Alpes-Côte-d'Azur