Vendredi 31 mars 2017, la section Viande de la Coordination Rurale a adressé un courrier à Vytenis Andriukaitis, commissaire à la Santé et à la Sécurité Alimentaire, en charge du dossier de la viande brésilienne avariée. Une copie a été transmise à Phil Hogan, commissaire à l’Agriculture, et à Cecilia Malmström, commissaire au Commerce.

Dans ce courrier, la section Viande demande un renforcement des mesures prises par les autorités européennes, qui se résument pour l’heure à retirer quatre établissements de la liste des bénéficiaires de l’agrément d’exportation vers l’Union européenne, ainsi qu’à renforcer les contrôles physiques des importations en provenance du Brésil. Les revendications de la CR sont de deux ordres :

  • à court terme : suspendre des importations de viande brésilienne vers l’Union européenne.
  • à long terme : tirer les leçons de ce scandale et prendre conscience des effets catastrophiques du libre-échange, tant pour le consommateur que pour le producteur européen.
Plus concrètement, la Coordination Rurale demande d’exclure définitivement la viande bovine de tout accord commercial potentiel avec le Mercosur. Elle attire également une attention particulière sur les négociations d’un éventuel accord avec les pays d’Océanie.

La mise en place des contrôles systématiques

Le même jour, les chefs des services vétérinaires européens se sont de réunis. Ils ont unanimement décidé de renforcer les contrôles des importations de viandes en provenance du Brésil. Ont ainsi été validés les contrôles physiques systématiques ainsi qu’un contrôle microbiologique sur 20 % des cargaisons à leur entrée dans l’UE. Ces mesures concernent essentiellement les Pays-Bas, principal point d’entrée des viandes brésiliennes.

La question du libre-échange débattue au Parlement

Lundi 3 avril 2017, le député Czesław Siekierski, président de la ComAgri du parlement européen, a demandé à la Commission des « détails sur les importations en précisant le volume de produits suspects ainsi que les marchés européens où ils ont été vendus », les raisons pour lesquelles les contrôles européens n’ont pas permis de découvrir cette « fraude systémique » et les conséquences de ce scandale pour les négociations en cours avec le Mercosur.

À la suite de cette intervention, 35 députés sont intervenus à la tribune pour dénoncer le manque de réponses concrètes du commissaire aux questions posées. La majeure partie de la gauche et de la droite nationaliste a demandé un arrêt des négociations avec le Mercosur, alors que le Parti populaire et les libéraux se sont contentés de demander que les mesures de contrôle annoncées soient effectivement mises en place. En conclusion du débat, le commissaire Andriukaitis a rappelé que le scandale est d’ordre purement sanitaire. Pour lui, cela ne suffit pas à remettre en cause les relations économiques entre l’Union européenne et les pays d’Amérique du Sud. Dans les semaines à venir, un audit sera mené sur les établissements concernés par le scandale et, en fonction des conclusions de l’enquête, des mesures supplémentaires pourront être adoptées.

La Coordination Rurale se félicite que la question du libre-échange soit ainsi débattue au sein du parlement européen, mais encore faut-il que la Commission accepte de sortir de son unique schéma de pensée.

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