Une délégation de TERRENA, dont son président Hubert GARAUD, s’est déplacée, le 1er septembre dernier, au siège social de la CR44, à La Chapelle sur Erdre, pour échanger sur les préoccupations communes en cette période de crise et notamment écouter notre point de vue sur la situation actuelle et comprendre nos attentes pour l’avenir.

Partant du constat que la crise actuelle touche toutes les productions et s’éternise, Hubert GARAUD explique pourquoi il a souhaité nous rencontrer et insiste sur le rôle de tous les partenaires de l’agriculture dans un tel contexte. Cinq agriculteurs de la Coordination Rurale ont répondu à cette invitation. La présidente de la CR44, Catherine LAILLÉ, donne le ton en affirmant que « çà ne peut pas durer, il faut agir et vite ». Elle rappelle que le système de baisse des prix et de compensation par des primes ne pouvait pas durer, que les prix de vente par rapport au coût de revient sont trop bas, qu’il faut sortir du marché mondial et changer la politique agricole commune. Pour la CR, les efforts faits sur la qualité des produits ne payent pas.  Il faut d’urgence une harmonisation des normes entre les pays mais selon un autre membre de la CR, «  les choses ne bougent pas assez vite ». Tandis que le président de TERRENA insiste sur l’importance de la création de valeur, il est souligné qu’une réunion a d’ailleurs eu lieu entre la CR et le Conseil Régional en vue de réunir les acteurs des filières pour voir comment on pourrait mieux valoriser nos produits. Pour les élus de la CR44, « la coopérative doit être le prolongement du métier d’agriculteur ; il faut investir, certes, mais il n’y a pas assez de retour vers l’agriculteur ; il faut une autre répartition des marges ». Un autre membre de la CR s’exclame : « quoi de plus normal que de couvrir ses coûts de production et pouvoir ensuite, nous aussi, se rémunérer et investir? ». Pour la CR, les coopératives doivent se remettre en question et privilégier la qualité, la plus value et non le volume car à force de vouloir toujours « grossir », on en oublie l’essence même d’une coopérative. Pour le syndicat, une coopérative doit être au service de ses adhérents et non l’inverse ; c’est tellement évident qu’on l’oublierait presque ! La CR attend aussi de la coopérative qu’elle soutienne une régulation européenne des volumes de production car sans régulation, pas de prix. Pour la CR, la contractualisation n’est pas un gros mot ; il faut au contraire des contrats entre tous les acteurs des filières avec des volumes contenus et des prix rémunérateurs. Contrats de partenariat, contrats tripartites…, peu importe le terme pourvu que ces contrats s’inscrivent dans la durée. A ce sujet, la CR a déjà rencontré les principales GMS. Les contrats ne doivent pas suivre le marché mondial car si les prix baissent, le travail et la rémunération de l’exploitant sont les mêmes, tout comme la qualité des produits (à qualité constante, prix constants). Il a également été question de structuration de la filière BIO et de démarches qualité et proximité à privilégier voire même de techniques culturales simplifiées. Interrogés sur la PAC, les adhérents de la CR, unanimes, affirment qu’ils sont contre le principe des subventions, il faut plutôt les remplacer par des prix rémunérateurs, un juste retour du travail fourni. En conclusion, la CR est persuadée que beaucoup de choses devront changer avant que les coopératives ne retrouvent la confiance perdue de beaucoup de leurs adhérents.

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