La Coordination Rurale de la Haute-Vienne a été invitée à une réunion technique le 4 avril dernier dans les locaux de la Direction départementale du territoire (DDT) sur les conséquences de la sécheresse dans notre département et la demande de classement en calamité.

La CR 87 avait anticipé les demandes

Nous avons été le seul syndicat à alerter les autorités compétentes bien en amont et à demander depuis août 2016 le classement en calamité du département. Nos appels sont restés sans réponse ; la politique de l’autruche a bien fonctionné à la préfecture, à la chambre d’agriculture et à la DDT. Mais aujourd’hui, la réalité est là : nos éleveurs perdent de l’argent tous les jours et les animaux restent à finir d’engraisser, mais avec quoi ? Nous ne pouvons même pas répercuter les coûts supplémentaires sur nos prix de vente !

Constater et alerter

Aujourd’hui, nous ne pouvons que constater les dégâts sur nos stocks, nos trésoreries, les conséquences sanitaires et physiologiques, toutes productions confondues, sur nos animaux. A la CR, nous n’avons pas attendu encore une fois les résultats des missions d’enquête et les retours satellite pour apporter les preuves de ce que l’on avance, nous le vivons au quotidien ! (Voir le reportage France 3).

Les chiffres sont pourtant , pour un naisseur-engraisseur avec 130 animaux, il va falloir prévoir plus de 2 500 € supplémentaires par mois pour finir les animaux, et ce jusqu’au mois de septembre que les ensilages puissent se faire.

Une reconnaissance loin d’être gagnée

Aujourd’hui, un vent d’inquiétude plane sur la campagne haut-viennoise, car la pluviométrie reste bien faible en ce début 2017 et en espérant également que le gel de la nuit du 19 au 20 avril n’ait pas hypothéqué les rendements en céréales. Si une troisième année de sécheresse se profile à l’horizon, sans reconnaissance des années passées, les campagnes vont continuer de mourir ! (Interview Kaolin FM)

Bien triste constat de nos éleveurs seuls face au manque de nourriture et de trésorerie de leurs exploitations. La chambre d’agriculture se doit d'être plus réactive pour apporter les conseils alimentaires et ce à titre gratuit pour passer ce cap difficile mais aussi la stratégie à adopter : faut-il continuer à produire ou vendre une partie des animaux ?

L’aval des filières ovines, bovines et laitières qui ont dégagé un revenu conséquent sur l’exercice 2016 du fait de la baisse des prix payés aux producteurs, doit nous redistribuer la richesse. Nous ne pouvons plus être la variable d’ajustement.

A la CR 87, nous nous battrons pour que la plus grande partie du département soit reconnue en calamité. Cependant, ne nous faisons pas d’illusion, la FNSEA, le Crédit Agricole ainsi que Groupama ont depuis 2005, en accord avec les gouvernements successifs, détricoté le système des calamités avec l’assurance récolte puis avec la mise en place de l’assurance prairie qui sont bien plus favorables à eux qu’aux paysans !

Aujourd’hui, des prix bas, des aides toujours pas versées, des calamités, des contrôles et en plus la sécheresse ; TROP, c’est trop ! Que les coupables endossent leurs responsabilités !

A bon entendeur !

Bertrand Venteau Président de la CR87

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