Lydie Deneuville et Michel Le Pape ont participé le 12 décembre à une réunion sur le plan national sangliers. Appliqué depuis 2009, il est jusque-là inefficace dans la régulation du sanglier. Les bonnes idées ont fusé mais reste à savoir ce que le ministère de la Transition écologique en retiendra !

Face au « sanglier des plaines », il faut être plus réactif !

La population actuelle de sangliers dépasse les 1,5 millions d’individus, d’après la CNCFS, mais c’est un chiffre difficile à estimer. Parallèlement, la pression de chasse diminue et des introductions plus ou moins légales se font en provenance d’Europe de l’Est, avec les risques sanitaires qu'elles impliquent.

Il est constaté que les sangliers sont de plus en plus présents dans les espaces occupés par l’homme. Ainsi, la CR distingue deux types de sanglier : celui des bois et celui des plaines, dont le territoire s’étend à mesure que sa population explose.

Son mode de gestion doit donc se différencier : les interventions à son encontre doivent être plus réactives et efficaces, afin de préserver les terres agricoles, les automobilistes, les voies de chemin de fer, les jardins des particuliers…

La CR a souligné que les fédérations de chasseurs (FDC) rechignent à définir des points noirs, afin d’échapper à leurs responsabilités. Il devrait donc revenir à l’État (préfets) de définir les points noirs.

En outre, l’agrainage ne diminue en rien les dégâts. C’est en fait un nourrissage déguisé ! L’agrainage dans les propriétés privées n’est pas contrôlé et le sanglier trouve refuge sur des terrains militaires, des forêts fluviales, des réserves, inaccessibles aux chasseurs.

Les tirs anticipés en été ou au printemps, sans chiens courants et avec piégeage, sont très efficaces, mais dans le second cas, il s’agit encore d’expérimentation (dans le Gard par exemple, où les dégâts sont passés en 2016 de 300 à 800 000 €). Se pose donc la question d’autoriser la chasse anticipée, par arrêté ministériel.

Les louvetiers ont précisé que la population se régule efficacement sur 25 % des individus, notamment par une action sur les laies reproductrices. Mais les chasseurs sont réticents à tuer des laies et dans certains départements (ex : Loire-Atlantique), le tir de laies suitées (suivies de marcassins en livrée) est interdit, voire passible d'amende.

En outre, il a été proposé d’interdire la chasse au renard, concomitamment à l’autorisation de tir anticipée en période estivale, car les chasseurs ont tendance à tuer davantage de renards que de sangliers.

Classer le sanglier nuisible sur tout le territoire national et rendre le plan de chasse plus efficient !

Comment est-il possible de réguler le sanglier alors que dans le même temps, les chasseurs entretiennent volontairement des populations élevées pour des considérations d’agrément ?

Il est clair que l’État doit reprendre les rênes et assumer ses responsabilités en instaurant une obligation de résultat (avec sanctions) pesant sur les chasseurs.

Se pose aussi la question essentielle du statut du sanglier. Mieux vaudrait qu’il soit classé nuisible au niveau national, sur l’ensemble du territoire.

La CR a soulevé certaines incohérences. Lorsqu’il est classé nuisible, le sanglier est limité dans sa destruction par le plan de chasse et le nombre restreint de bracelets distribués. En zone de dégâts récurrents, toute restriction de ce type devrait sauter !

Certaines FDC limitent aussi sa chasse par une contrainte de surface (par exemple, des parcelles de moins de 20 hectares non soumises à plan de chasse, donc non chassables). Doit-on laisser faire si les sangliers élisent domicile dans une parcelle de maïs ?

Pour les plans de gestion triennale, il est nécessaire, en cas de changement du détenteur du droit de chasse, de lui transférer les bracelets attribués non utilisés par son prédécesseur.

Certains intervenants sont allés dans notre sens, en demandant de ne plus faire payer les bracelets mais des taxes au territoire à l’hectare, avec pénalités en cas d’augmentation des populations ou si les minimums de prélèvement ne sont pas atteints.

 

Plan national sangliers à télécharger

 

Commission Nationale de la Chasse et de la Faune Sauvage

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