Après la Suisse, l’Allemagne, la Suède et le Royaume-Uni, la France est à son tour touchée par l'affaire des œufs contaminés dont l’épicentre se trouve aux Pays-Bas. La société Igreca, installée à Seiches-sur-le-Loir (49), a importé des Pays-Bas 32 400 œufs potentiellement contaminés au fipronil. Michel Boutin, président de la Coordination Rurale du Maine-et-Loire et éleveur : « nous pouvons légitimement nous interroger sur la nécessité d'importer des œufs des Pays-Bas quand les poulaillers français ont largement la capacité de fournir les industriels. Les règles et les normes sont bien plus strictes et sont un gage de qualité en France ». Selon l'entreprise « familiale » du Maine-et-Loire dont Terrena, première coopérative agricole française, est également actionnaire, il s'agit de répondre à une commande de l'un de ses clients. Certainement une demande où la qualité importe peu mais où les coûts doivent être tirés au plus bas… Pour Michel Boutin, « on touche ici à la folie du libre-échange et au modèle de l'agro-industrie, où pour des considérations économiques on prend le risque de mettre en danger la santé des consommateurs et de l’élevage. » Selon lui, il est urgent « d'harmoniser les normes sociales, fiscales et environnementales au niveau européen. En attendant, les produits alimentaires issus de pratiques non autorisées en France doivent rester aux barrières douanières.» Cette affaire montre que le combat menée par la Coordination Rurale depuis plusieurs années sur la transparence et l’obligation de l’étiquetage sur tous les produits alimentaires est plus que jamais d’actualité.

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