A notre grande stupéfaction et contre toute logique, la reconstruction de l'abattoir va se faire en Pays Toy ! N'aurait-il pas été plus judicieux et équitable de le construire dans la vallée d'Argelès-Gazost, carrefour des vallées de Luz, d’Arrens et de Lourdes ? Ou encore de réutiliser l’existant et de faire évoluer la structure du marché de Rabastens, négoce régional représentant plus de 20 000 têtes/an ? Quelles sont les raisons d'une telle décision? Ne seraient elles pas tout simplement politiques...

Jean-Michel Baylet, actuel ministre du territoire, est venu apporter son soutien à l'implantation de l'abattoir à Luz, pendant que sa collègue, Sylvia Pinel, se présente aux présidentielles 2017. Coïncidence ? Manœuvre politique ? Le premier abattoir, sponsorisé par Jean Glavany du PS, fut emporté par le Gave en 2013. Le prochain, celui M. Baylet du Parti radical de Gauche, sera une belle vitrine pour les touristes à l'entrée du Pays Toy. Ces derniers s'empresseront sûrement de commander du mouton AOC dans les restaurants, mais en trouveront-ils ? Si l'on ramène le coût de l'abattoir au nombre de doublons produits, la côtelette va être chère dans l'assiette, et les impôts un peu plus salés. Mais si l'on additionne les voix des électeurs de la vallée, Mme Pinel peut espérer obtenir 1 % de voix aux primaires du PS ! Entre temps, l'abattoir de Lourdes, soutenu par Philippe Douste-Blazy de l’UDI, a été fermé et celui de Tarbes, soutenu par Gérard Trémège (LR), a été cédé à un privé. Il reste celui de Bagnères-de-Bigorre mais leur maintient sera certainement remis en question par l’arrivée prévisible de nouvelles normes. Les vaches élevées dans nos prairies sont donc abattues en Bretagne avant de revenir dans les étals de la grande distribution. Et nos élus nous expliquent qu'il faut produire "Bio", vendre en circuits courts et que le diesel pollue… Nous en avons assez de ces « grands travaux » qui ne servent qu'à propulser des candidats au détriment de l'intérêt économique ! Par les temps difficiles que nous traversons, il est indécent que de tels projets voient le jour ! On s'étonnera ensuite du désamour des français pour ces élus. Pendant que nos paysans se ruinent en travaillant, nos élus prennent des décisions politiques à leurs avantages et ruinent notre système économique . La politique menée actuellement est de produire toujours plus, payer les travailleurs toujours moins, le tout pour satisfaire l'agroalimentaire qui fournit les centrales d'achat des GMS . L'objectif va bientôt être atteint, encore quelques suicides de plus et l'on sera dans les clous pour rivaliser avec le marché mondial. Avec de telles structures, on commence à voir les premiers effets avec la grippe aviaire. Plus les concentrations d'animaux par site augmenteront, plus les risques seront élevés. Il faudra alors vite faire abattre le cheptel pour ne pas contaminer la faune sauvage. Résultat : élevage et éleveur sacrifiés. Où est passé le bon sens paysan ?

Eric Préchacq, président de la CR65

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