Nous avons reçu dans l’Eure ce courriel émanant de notre chambre d’agriculture et qui montre, si besoin en était, la connivence entre certaines Chambres et le vieux syndicat.

Nous ne pouvons que le regretter car il n’y a qu’avec une réelle démocratie que les intérêts des agriculteurs seront bien défendus.

De même, alors que certains syndicats ont pu rencontrer à de nombreuses reprises les représentants politiques de notre département, ces derniers ne prennent pas même la peine de répondre à nos demandes de rendez-vous.

Une majorité n’implique pas une exclusivité

Ces hommes politiques, pourtant si enclins à vanter la démocratie et la pluralité d’expression dans le domaine politique, oublient bien souvent ces principes quand il s’agit de les mettre en œuvre dans le domaine du syndicalisme agricole.

Que feraient-ils si les institutions de l’État ne traitaient qu’avec un seul parti ? Ils pousseraient des cris d’orfraie et ils auraient bien raison.

Pourquoi devrions-nous accepter dans le syndicalisme agricole ce qu’ils dénonceraient avec pertes et fracas en politique ? Il est indispensable que ce monopole disparaisse afin de laisser une vraie place à la démocratie. Eux qui demandent sans cesse à respecter le verdict des urnes seraient bien inspirés de regarder un peu les résultats des élections professionnelles agricoles de 2013.

Laissons les fonctionnaires des chambres d’agriculture travailler en paix !

La chambre d’agriculture est un établissement public professionnel avec des missions publiques déléguées par l’État. Elle doit s’impliquer au quotidien auprès des agriculteurs, de TOUS les agriculteurs. Elle est également le porte-parole des intérêts du monde agricole et rural auprès des services de l’État et des collectivités territoriales. Elle dispose pour tout cela de professionnels compétents que nous devons laisser travailler tranquilles. Il faut donc que chaque chambre d’agriculture respecte le principe de neutralité syndicale et travailler dans la transparence avec tous les agriculteurs, quelle que soit leur sensibilité (CR, Conf’, FDSEA, Modef, non-syndiqué). La chambre d’agriculture ne doit jamais tomber sous la coupe du monopole syndical et il semble pourtant que ce soit le cas pour le département de l’Eure.

J’aime beaucoup Albert Camus et cette phrase qu’il a écrite : « La démocratie, ce n'est pas la loi de la majorité, mais la protection de la minorité."

Nous, à la Coordination Rurale, nous ne demandons même pas à protéger. Simplement à être respectés. Simplement à ce que la voix de ceux que nous représentons – 30 % des agriculteurs aux dernières élections – trouve sa place dans les débats. Mais peut-être est-ce déjà trop pour ceux qui veulent sauver leurs sièges et les avantages qui les accompagnent…

Jacques Lamiot, président de la Coordination Rurale de l’Eure

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