Le marché du lait rebondit enfin après 2 ans de crise, selon les echos.fr, qui rapporte que "le cours du beurre s'est envolé depuis le printemps." Il est en effet passé de 2 400 €/tonne à 3 500 €/tonne en à peine 6 mois. Et les cours de la poudre de lait ont également bondi sur la même période. La tendance est là, souligne le site spécialisé, mais il conclut que de là à voir s'envoler la rémunération des producteurs, il y a encore loin. Et les producteurs de lait, fortement impactés par la crise et la moisson, verront pour 41 % d'entre eux leur Revenu courant avant impôt (RCAI) baisser annonce l'Institut de l'Elevage. Hausse de la demande chinoise, baisse de la production néo-zélandaise, ralentissement de la production : le rééquilibrage des productions entre l’offre et la demande de produits laitiers au niveau mondial analysé par Agritel favorise la remontée des cours, encore timide en Europe. Timide, mais là. On observe une augmentation du prix du lait chez Friesland Campina (NL) qui paiera ses producteurs 292,50 €/t (lait 44/34), chez DMK (DE) qui augmente le prix à 22,2 cents le litre (ils partent de loin). Même tendance chez Kärntnermilch (AT) ou encore en Irlande. Au chapitre syndical, notons la plainte inédite déposée par la Confédération Paysanne contre Lactalis, l'Etat et la FNSEA, mais également cette position à contre courant de la FNPL qui se félicite de voir que « Les producteurs de lait font preuve d'un sens collectif des responsabilités qui va quelquefois à l'encontre de ce que défendent leurs représentants politiques ». Cette position est aux antipodes du discours productiviste en faveur de la fin des quotas... Sur cette question de la réduction de la production de la production, la CR y voit quelques signes positifs, mais se pose tout de même quelques interrogations. La réduction de la production pour bénéficier de l'aide ne serait-elle pas plutôt la traduction d'un abandon de la production ? La CR regrette également la mise en place tardive du dispositif, avec une enveloppe ne couvrant qu'une période de réduction. Quel avenir pour le dispositif ? Aides qui arrivent tardivement pour LSA Conso, qui pointe du doigt le risque qui pèse sur la filière viande. "Après des subventions pour s’installer, des subventions pour abandonner", tel est le titre d'un article publié par l'Ifrap, faisant la part belle à un constat d'échec du système administrativo-syndical des commissions, schémas et contrôles. Si la crise fait le malheur des producteurs, ce n'est pas le cas des industriels et des investisseurs chinois, qui pour Ouest-France, "boivent du petit lait". Le journal pointe le "risque à faire de la Bretagne un simple producteur de matière première, comme dans les pays du Tiers-monde. Voyant ainsi la valeur ajoutée lui échapper." Position également partagée par la CR qui a manifesté devant l'usine Synutra le jour de son inauguration (28 septembre).    

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