Suite au courrier que la CR58 a envoyé à tous les candidats aux élections législatives 2017 sur les circonscriptions de la Nièvre (voir l’article), Mme Sylvie Dupart-Muzerelle et M. Gilbert Champagne, candidats du parti EELV, ont répondu.

Sylvie Dupart-Muzerelle Candidate EELV sur la 1ère circonscription

"En préambule, nous aimerions rappeler que les agriculteurs ont toujours répondu aux attentes de la société. Dans les années 50, la société leur a demandé de produire pour répondre aux besoins d’une population plus nombreuse. Les agriculteurs se sont alors mobilisés, restructurés, remis en cause. Aujourd’hui la société leur demande une nouvelle fois un challenge tout autre, celui de produire mieux, de qualité, dans le respect de l’environnement et de la santé. Ce challenge, les agriculteurs vont devoir une fois de plus y répondre.

L'agriculture n'est et ne sera jamais un domaine économique comme les autres. Il en dépend notre alimentation, notre santé, et bien souvent on le voit ces dernières années, la santé et même l'existence de ceux qui passent leur vie à nous nourrir.

C'est pourquoi les écologistes au sein d'EELV ont toujours été particulièrement attentifs au monde agricole et ont toujours encouragé les mutations qui allaient dans le sens d'une production de qualité, respectueuse de l'agriculteur et de l'environnement.

1) Si vous êtes élu(e), quelle est la première mesure que vous appliquerez pour l’agriculture ?

A l’image du Grenelle de l’environnement, on pourrait imaginer un Grenelle de l’agriculture afin de mettre en place un plan ambitieux de modernisation sur une période de cinq ans ayant comme objectif une production de qualité tant sur le plan santé que sur celui de l'environnemental, c'est-à-dire une agriculture 100 % bio, allant de pair avec une revalorisation des prix agricoles.

Pour réaliser cet objectif, nous prônerions la suppression progressive mais rapide de tous les intrants d’origine chimique que ce soit dans les cultures ou dans les productions animales, mais aussi la mise en place des moyens financiers à hauteur des ambitions.

2) Le développement durable et numérique des territoires vise à préserver cinq équilibres : économique, sociétal, environnemental, mais aussi culturel et territorial. Qu’allez-vous entreprendre pour que les zones rurales de la Nièvre ne restent pas abandonnées face à l’évolution des nouvelles technologies (internet- téléphonie) et qu’elles puissent en bénéficier pleinement et à coût égal ?

Gilbert Champagne Candidat EELV sur la 2e circonscription

La solidarité territoriale est primordiale pour les écologistes. Afin de pouvoir se développer économiquement, les zones rurales doivent pouvoir bénéficier des mêmes moyens financiers et des mêmes moyens de communication que les grandes villes. Pour cela, les opérateurs d'accès à internet devront proposer, si elles souhaitent maintenir leur licence, un plan sur deux ans visant à améliorer la couverture territoriale.

3) Les zones intermédiaires ou « à faible potentiel » agronomique sont nombreuses dans la Nièvre mais la répartition des aides de la PAC décidée par le gouvernement ne permet pas aux agriculteurs concernés par ce zonage de s’assurer un juste revenu. Les trésoreries en souffrent, d’autant plus que nous venons d’essuyer 3 années successives de mauvaises récoltes. Qu’envisagez-vous de faire pour aider les exploitations en zones intermédiaires à surmonter ces difficultés ?

Les candidats EELV dans la Nièvre sont favorables à une nouvelle répartition des aides PAC qui tiennent compte du nombre d’UTH et de la bonne conduite environnementale des fermes agricoles, ainsi qu'au maintien de l’ICHN pour les zones fragiles et à faible potentiel agronomique qui peut aussi être appliqué dans certaines fermes isolées au milieu de petites régions à bon potentiel.

4) Les accords de libre-échange (Ceta) ratifiés par l’Union européenne annoncent des conséquences désastreuses sur la filière viande bovine. Les éleveurs allaitants, déjà mis à mal par la crise agricole et la chute du prix de la viande, seront frappés de plein fouet par ces distorsions de concurrence. Sans aides ou mesures de protection, les élevages du département seront amenés à disparaître. Que comptez-vous faire pour aider les éleveurs et redresser la filière ?

EELV s'est toujours positionnée contre les traités TAFTA et CETA et fait partie du Collectif STOP TAFTA 58 depuis sa création. Les écologistes rappellent que ce traité outre le fait qu'il puisse être contraire au droit de l’Union Européenne et probablement anticonstitutionnel en France, est nocif pour le climat, la santé des consommateurs, encourage le moins-disant social et restreint la capacité de décision des pouvoirs publics. Ce traité serait également catastrophique pour la plupart de nos élevages. Nous devons garder une agriculture de qualité et ne pas nous lancer dans une agriculture low-cost pour pouvoir rivaliser avec les produits sud et nord américains. L'attitude des députés EELV à l'Assemblée Nationale sera donc parfaitement claire : aucun texte en faveur de l'adoption du CETA ne sera voté par les écologistes.

Si malheureusement ces accords venaient à être entérinés par la France malgré notre opposition et l'opposition de milliers de citoyens engagés contre ce traité, les écologistes s'engageraient à dans la mise en place de mesures de protection de la qualité des produits agricoles.

5) La gestion des populations de grand gibier et de nuisibles pose problème dans le département. Les agriculteurs victimes de dégâts, désabusés face aux faibles propositions d’indemnisations ou aux solutions inappropriées sont de moins en moins nombreux à les déclarer (les estimations coûteuses pouvant même être laissées à leur charge). Pour remédier à cette situation, le dialogue avec la fédération de chasse est à reconstruire. Quelle est votre position sur le sujet ?

EELV sur ce point se positionne en faveur d'un dialogue associant les fédérations de chasse, les agriculteurs, les services de l’Etat et les associations de protection de la nature. Il faut retrouver un équilibre des écosystèmes y compris en réintroduisant des prédateurs de certaines population dont le déséquilibre provoque des nuisances. EELV est également favorable à la révision des montants d'indemnisation basés sur les pertes réelles de chaque exploitation.

6) Les agriculteurs sont actuellement frappés par une crise sans précédent dont la fin ne semble pas se profiler. Difficultés financières, pression administrative, détresse psychologique… si la situation ne s’améliore pas, beaucoup d’agriculteurs seront contraints de mettre la clé sous la porte d’ici un an, malgré les dispositifs d’aides mis en place, souvent inaccessibles de par leurs critères d’éligibilité. Quelles solutions proposerez-vous pour soutenir les agriculteurs en difficulté ?

Nous avons rencontré, à l’occasion des régionales, les organisations agricoles dont la CR58 et sommes tout à fait conscients des problèmes graves rencontrés actuellement par le monde agricole. C'est pourquoi nous sommes favorables à la mise en place d'aides plus importantes et plus souples en faveur des agriculteurs en difficulté avec une véritable présence des pouvoirs publics tant sur le plan moral, qu'économique. Les agriculteurs reconnus en difficulté devront être accompagnés sans critère d'éligibilité.

EELV favorisera le mise en place d'un vaste plan de transition vers une agriculture de qualité, labellisée, donnant une lisibilité de l’avenir pour les agriculteurs et ayant pour objectif à terme le 100% bio. Cette agriculture que nous souhaitons devra quitter la vision productiviste pour redevenir paysanne et favoriser les circuits courts. Elle devra également mieux prendre en compte la condition animale, notamment par la création de labels privés et d'aides spécifiques) et interdire les fermes usines.

Les écologistes d’EELV partagent donc une grande partie des propositions présentées dans le document de la CR.

En conclusion, nous rappellerons notre vision de l’agriculture est celle des 5 R :

- Respect de l’environnement limitant le plus possibles les pesticides, - Respect de l’animal en lui offrant de bonnes conditions de bien-être, - Respect de l’agriculteur en lui apportant une juste rémunération, - Respect du produit par sa qualité, - Respect du consommateur par la protection sanitaire."

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