Les paysans de Charente-Maritime vivent une situation sans précédent : notre département est arrosé par 700 à 800 mm d'eau chaque année, inégalement répartis entre les saisons. Le manque d'eau en fin de printemps et en été met régulièrement en péril les rendements des terres cultivées. Pour ne pas puiser l'eau de la nappe phréatique, les cultivateurs ont pensé stocker l'eau de l'hiver pour s'en servir au printemps et en été. Ils ont eu pour cela le soutien des différentes administrations et collectivités. Chacun reconnaît que ce choix est la solution la plus raisonnable pour maintenir la qualité de la production céréalière, la quantité de fourrages pour les éleveurs, la production de légumes locaux et le revenu des acteurs de la filière.

Certains cultivateurs ont investi en empruntant lourdement, avec le concours de fonds publics. Ces aides publiques ont été discutées et votées démocratiquement dans des commissions où les agriculteurs eux-mêmes étaient très minoritaires. Ils ont obtenu toutes les autorisations administratives nécessaires pour créer ces réserves d'eau. Beaucoup d'autres projets attendent impatiemment que leurs dossiers aboutissent.

Nos voisins Vendéens ont exactement la même politique et tout se passe très bien, les mêmes projets aboutissent. Les agriculteurs peuvent rembourser leurs emprunts et tous les emplois induits, en amont comme en aval, subsistent. L'environnement, le paysage, la faune et la flore en profitent magnifiquement.

De l'écologie à l'extrémisme idéologique

En Charente-Maritime, en la personne de son président, l'association Nature Environnement 17 a décidé de s'opposer à tout, y compris à des décisions prises démocratiquement en assemblée. Il attaque en justice le Préfet et par là même les agriculteurs et invite les tribunaux à remettre en cause toutes les décisions politiques et administratives ! Au nom de quoi ?

Cette attitude a un résultat particulièrement déplorable : cette association forte de 50 ans d'exercice et qui fait par ailleurs un travail remarquable, perd ici toute crédibilité.

Aujourd'hui, certains agriculteurs ont construit ces réserves. Les effets positifs sur l'environnement sont reconnus par les organismes publics chargés de la gestion de l'eau. Ces cultivateurs sont persécutés par le président de cette association, qui engage procès sur procès, recours sur recours, contre les paysans et l'administration pour les épuiser. Est-ce cela l'écologie ? Est-ce de la défense de l'environnement ?

De la dangerosité de cette attitude nuisible

Une fois les agriculteurs à genoux, ils abandonneront. Et les terres ? Qui les rachètera ? Les Chinois ? Les fonds de pensions américains ? Des groupes dont la rentabilité financière est le seul objectif. Ces jours prochains, l'économie rurale, la sécurité alimentaire, les nombreux emplois ne seront qu'un vague souvenir. Les citadins se méfieront de ce qu'ils mangeront.

L'extrémisme dont fait preuve le président de Nature Environnement 17 est dangereux. Il va détruire des familles paysannes avec les malheurs que cela engendre. Personne aujourd'hui ne critique l'écologie, ni sa noblesse d'esprit. Mais quand elle est dévoyée à ce point, il faut le dire et le crier. Je pousse ce cri ! Même au sein d'associations écologiques, l'extrémisme peut s'immiscer. Soyons vigilants et choisissons les bonnes personnes pour diriger nos associations.

Thierry Boucard,

Président de la CR17

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