Ce 21 novembre 2017, la Coordination Rurale s'est invitée sur les entrepôts de réception de céréales d'importation dans les ports de Lorient (Morbihan) et de Montoir-de-Bretagne (Loire-Atlantique). Son but était d'analyser des échantillons de produits d'aliments importés.

Les médias ont repris cette information, mais malheureusement traitée de manière déformée et incomplète.

Cette action est liée au combat acharné mené contre le glyphosate, mais le principal du problème n'est pas qu'il soit considéré ou non comme dangereux, mais son mode d'action.

L'utilisation du glyphosate en France ne se pratique que pour détruire toutes les plantes indésirables, après une récolte ou avant un semis. Ce désherbant agit uniquement par contact avec le feuillage des plantes.

Ainsi, les produits récoltés en France ne peuvent contenir du glyphosate, celui-ci ne diffusant pas par les racines. La preuve en est que les jeunes plantules qui lèvent quelques semaines après un désherbage au glyphosate ne sont nullement affectées.

A contrario, les plates OGM ont été modifiées pour résister à cette molécule. Ainsi, pour lutter contre les adventices qui croissent parmi ces plantes, le glyphosate est pulvérisé sur le feuillage, souvent plusieurs fois pendant le cycle végétatif, tuant les adventices sans tuer les plantes OGM résistantes.

Ainsi, les plantes OGM résistantes ont reçu sur leur feuillage des quantités de glyphosate qui ont pénétré dans le système végétatif, ce qui explique que l'on puisse retrouver des traces de glyphosate dans les produits finis issus d'OGM.

Mais en France, on ne cultive pas d'OGM !

Le fond du problème est que l'on veut interdire le glyphosate en France, alors qu'il ne peut présenter aucun risque pour les consommateurs de part son mode d'utilisation, alors que l'on permet sans limite l'importation de produits issus d'OGM qui eux potentiellement peuvent contenir des résidus de cette molécule.

L'utilisation du glyphosate, depuis plus de quarante ans, n'a pas démontré de conséquences dangereuses pour la santé, mais est actuellement sans technique de remplacement pour les services qu'elle rend en matière de contrôle des végétaux indésirables, aussi bien en agriculture que pour les services de voirie.

Il serait temps de mettre fin à cette mascarade qui prétend interdire en France une molécule que l'on ne peut retrouver dans les produits français mais que l'on accepte sans limitation dans les produits d'importation.

Les agriculteurs et les consommateurs ne peuvent tolérer plus longtemps cette perversion cynique.

Armand Paquereau

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