La Section Bio de la CR dénonce un positionnement dogmatique de la FNAB concernant l'évolution de l'agriculture biologique. Plutôt que de favoriser les conversions à travers une approche raisonnable tenant compte en particulier du contexte de terrain, la FNAB adopte un positionnement dur qu'elle veut imposer à l'ensemble de la production.


Ainsi, début 2016, la Section Bio de la CR a participé à une réunion du Comité de pilotage d'Ambition Bio 2017, où il a été question du contenu du cahier des charges européen pour l'agriculture biologique.


Pourquoi la Section Bio de la CR refuse-t-elle d'inclure dans le cahier des charges européen la notion de lien au sol ?

Depuis ses premières versions, le cahier des charges en agriculture biologique repose sur des critères techniques pour certifier des produits selon des prescriptions qui excluent notamment les produits chimiques de synthèse, ainsi que les OGM. Jusqu'alors, nul besoin d'y inclure la notion de « lien au sol » qui est un des fondements « naturels » de l'agriculture biologique, pour la cohérence globale du projet. Or, c'est bien cette notion que la FNAB a souhaité y inclure, ce qui dénote d'un glissement qu'on pourrait qualifier de philosophique ou politique, et contre lequel la Section bio de la CR s'est immédiatement inscrite en faux.
Le lien au sol ne doit pas devenir une contrainte insurmontable pour ceux qui souhaitent pratiquer l'élevage biologique. En effet, il n'apparaît pas raisonnable de rejeter de fait de la certification, ceux qui n'auraient pas pu produire la totalité de l'alimentation de leur élevage, pour diverses raisons (disponibilité en terre, maladie ou ravageur, aléa climatique, etc.). C'est ce que la Section Bio de la CR redoute, si la FNAB parvenait à ses fins. Pour autant, pour ce qui sera complémentaire à ce qui est produit sur l'exploitation, la Section Bio insiste pour que la traçabilité (nature du produit et origine géographique) soit parfaite.
Lors de la réunion, l'APCA elle aussi a rejeté cette initiative, sans fournir d'explications. A cet égard, le compte-rendu qui a été fait par l'administration ne reflète en rien la réalité des débats. La CR s'en est plainte auprès du fonctionnaire concerné, sans succès jusqu'alors…


Pourquoi la Section bio ne cautionne-t-elle pas la charte de la FNAB ?

Pour enfoncer le clou, la FNAB a présenté quelques jours plus tard, une charte pour promouvoir l'agriculture biologique : bien que la fédération souligne dès le préambule que cette charte n'a pas vocation à se substituer au cahier des charges et qu'elle n'est pas obligatoire pour adhérer, elle ne cache pas ses intentions de promouvoir, au-delà de l'agriculture biologique, un modèle sociétal vecteur de « progrès ». Ce document s'apparente trop à un programme politique visant à faire évoluer notre société dans son ensemble. Un des titres est à cet égard sans équivoque : « Notre projet politique pour l'agriculture biologique ».
Toute personne est libre et responsable de ses engagements politiques, mais la CR estime que les responsables agricoles ne doivent pas utiliser leur fonction pour promouvoir des idées qui touchent à ce domaine privé, et encore moins tenter d'enfermer les producteurs bio dans un projet qui excède largement les débats sur l'agriculture biologique. La Section Bio de la CR refuse donc que l'agriculture biologique soit prise en otage dans le débat politique. Cela ne peut que desservir ce type d'agriculture et ceux qui la pratiquent, ou souhaitent s'y convertir.

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