Jeudi 19 janvier, le ministre de l'Agriculture a réuni la filière foie gras afin de déterminer, entre autres, les modalités d’indemnisation des mesures d’éradication du virus H5N8. Éric Artigole, éleveur dans le Gers, y a défendu les propositions de la Coordination Rurale.

Tous les canards abattus seront indemnisés

Le ministre a répondu aux attentes des producteurs en indiquant que l’État consentirait à verser des avances sur les indemnisations des abattages sanitaires selon les mêmes modalités que lors de l’épisode précédent (avance de 70 % sur une estimation forfaitaire). La CR déplore cependant le délai de mise en œuvre car elles ne devraient être versées qu’en mars et regrette le manque de précisions sur les prises en charges des arrêts de production.

Pour Éric Artigole, « le sentiment est mitigé car l’ensemble des problèmes soulevés n’ont pas eu de réponse, comme par exemple les modalités de retour à une activité « normale ». Par contre, le ministère s’est engagé à travailler sur le problème des analyses virologiques comme nous le réclamions. »

Comment faire avancer la filière ?

Le ministre, tout en saluant le travail de la filière, a indiqué qu’il serait nécessaire d’accentuer les efforts pour se prémunir de nouveaux risques sanitaires. Si la CR privilégie la territorialisation de la production pour limiter les flux d’animaux et une revalorisation du prix aux producteurs pour déconcentrer les lots, le Cifog propose notamment un renforcement de la bande unique et un enregistrement des mouvements.

Le ministre a déclaré que la filière allait devoir se protéger elle-même des impacts financiers des crises sanitaires via des systèmes assurantiels ou de mutualisation des risques, à l'instar du FMSE. Cependant, étant donné les montants en jeu, les cotisations risquent d'augmenter très fortement et de peser lourd sur les épaules des producteurs, au bénéfice de l’État qui veut là encore se désengager de ses responsabilités.

La zone d’assainissement s’étend encore

Pendant que le ministre rassurait les éleveurs, la liste des communes concernées par les abattages préventifs s’est encore étendue. Ce sont désormais les éleveurs de 290 communes qui doivent abattre ou euthanasier leur animaux. La situation sanitaire n’est pas encore stabilisée puisque de nouveaux foyers ont été déclarés ces derniers jours, comme l’indique le site du ministère, portant le nombre de cas à 153 foyers (situation au 20/01/2017).

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