La gestion des risques aussi bien climatiques que financiers ou sanitaires est d’une importance capitale en agriculture.

Sur le plan des risques climatiques, la CR regrette que l’assurance aléas soit proposée à des tarifs prohibitifs et que la couverture qu’elle procure soit insuffisante. Le seuil de déclenchement et la franchise proposés par le contrat socle sont à un seuil de 30 %. Une réduction de ces contraintes est possible mais coûteuse et non subventionnée. L’obligation du calcul de cette franchise à l’unité de culture est trop restrictive. Le modèle de l’assurance grêle, avec une possibilité de franchise parcellaire de 5 ou 10 %, serait plus approprié. La détermination du capital assuré sur ces contrats doit être plus souple. La formule de l’historique des 5 dernières années (avec exclusion de 2) est pénalisante à la suite d’années climatiques peu favorables.

Dans de nombreuses régions, les assureurs ne manifestent pas un enthousiasme débordant à l’égard de ce système assurantiel, cher, peu sécurisant, qui n’apporte pas satisfaction au sinistré.

Sur le plan du risque financier, nous notons que la politique agricole commune qui gérait la volatilité des cours des matières premières agricoles par une régulation des marchés a progressivement abandonné cette fonction. Les budgets alloués aux opérations d’intervention ont été orientés vers le « verdissement » par la Commission. Nous n’acceptons pas ce choix qui expose l’agriculteur à la financiarisation des marchés dont il doit lui-même se prémunir. La couverture du risque à la volatilité des cours est aujourd’hui devenue une charge supplémentaire pour l’agriculteur, elle pénalise son prix de revient.

De nombreuses structures de collecte (coopératives ou négoces) offrent des outils d’arbitrage aux marchés à terme. Ces outils dont l’usage est quasiment inaccessible aux agriculteurs en direct, sont très onéreux. Nos partenaires commerciaux profitent de la complexité de ces instruments pour « marger » sur ces opérations. In fine, le prix payé à l’agriculteur est affecté par cette « pseudo » sécurisation.

Concernant le risque sanitaire, le FMSE (Fonds national agricole de mutualisation sanitaire et environnemental) a aujourd’hui un champ trop restreint. Il intervient sur peu d’espèces. La CR estime qu’un abondement à ce fonds par la société en général (l’État, les Régions…) doit être envisagé. Le risque sanitaire auquel sont exposés les agriculteurs est lié aux mouvements internationaux de marchandises dont ils ne sont pas responsables (Xyllela sur oliviers italiens, diabrotica d’Europe centrale, aviculture, etc.). Par contre, aujourd’hui ils en assument seuls le coût, ce qui est anormal.

L’épargne de précaution est un système qui doit être facilité. La DPA est aujourd’hui devenue illisible. La possibilité d’une défiscalisation des bonnes années associée à un placement financier doit être assouplie.

Sur le plan général, toutes les opérations d’assurance ou d’épargne de précaution doivent rester facultatives et non obligatoires et elles ne peuvent pas être un substitut d’une PAC régulatrice et rémunératrice.

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