Les épisodes de gel survenus mi-avril ont lourdement endommagé les cultures précoces sur une large partie de la région Paca. La gelée noire a touché notre région mais également l’ensemble de la France et une bonne partie de l’Europe. La Coordination Rurale du Var a adressé un courrier au préfet pour demander la reconnaissance en calamité agricole. Michel d’Espagnet, viticulteur à Pourcieux, nous explique.

Est-il vrai que la viticulture a été très touchée dans le Var ?

Oui, le gel a frappé plusieurs milliers d’hectares de vigne alors que les bourgeons étaient sortis, si bien que très peu de viticulteurs peuvent se déclarer indemnes de cet aléa climatique. Des dégâts ont été observés sur de nombreux secteurs du département, avec des fréquences et intensités variables, parfois très importantes. A l’exception du secteur de la Sainte Victoire, l’ensemble des Côtes de Provence et des coteaux varois ont subi des pertes variant de 10 et 70 %, selon les zones.

Les autres départements ont-ils été un peu épargnés ?

Quelques zones ont été moins touchées mais il serait mensonger de dire qu’elles n’ont pas été touchées. Les nombreux arboriculteurs et maraîchers que la Paca peut s’enorgueillir d’avoir ont eux aussi subi de nombreux dommages suite à ces épisodes de gel. Dans les Alpes, Michel André, un collègue arboriculteur, m’indiquait qu’ils avaient anticipé ces épisodes. Mais malgré les protections mises en place, leurs pommes ont fortement souffert et des chutes physiologiques sont malheureusement à prévoir. Certains collègues m’ont parlé de pertes totales de récoltes. 100 % de pertes, vous imaginez ?!

Pourquoi insistez-vous autant sur l’urgence de la reconnaissance en calamités agricoles ?

La politique agricole dans laquelle sont enfermés les agriculteurs ne leur autorise plus aucune marge de manœuvre. Les aides compensatoires ont tardé à être versées, sans compter quelques situations particulières pour certaines productions, notamment les producteurs de cerise qui n’ont toujours pas reçu le moindre centime de l’indemnisation prévue voilà six mois. De nombreux agriculteurs sont dans des situations très précaires et les faire attendre serait les condamner.

Dans la même catégorie

Provence Alpes-Côte-d'Azur
CR 05
CR 05
Provence Alpes-Côte-d'Azur