Être agricultrice en 2017 : quid des inégalités de genre ?

Le colloque annuel de la délégation aux droits des femmes du Sénat, présidé par la sénatrice Chantal Jouanno, se tenait hier à Paris et mettait les agricultrices à l’honneur. Suite à une rencontre en septembre 2016 avec la Coordination Rurale de Saône-et-Loire (CR71) dans le cadre de la crise agricole, la sénatrice Marie Mercier avait souhaité inviter les agricultrices de notre syndicat à participer à ce rendez-vous.

Une administratrice de la CR 71, éleveuse de poneys de sport et de bovins allaitants à Sainte-Hélène (71390), y a participé et explique : « À titre personnel, et malgré ma fibre « féministe » indiscutable, je suis persuadée que notre combat ne doit pas séparer les agriculteurs des agricultrices. Après tout, les femmes sont des Hommes comme les autres ! Cependant, la sociologue Sabrina Dahache, qui a présenté ses travaux au colloque, a mis en lumière des thèmes spécifiques et démontré qu’il existe bien certaines disparités entre les genres au sein de notre profession ».

Trois sujets ont particulièrement retenu l’attention de l’éleveuse :

• la discrimination à l'installation : à dossiers égaux, les organismes bancaires soutiennent prioritairement ceux portés par des hommes, qui bénéficient par ailleurs d’aides à l'installation plus importantes ;
• les retraites et pensions de réversion : des conjointes qui ont travaillé, parfois toute leur vie, sur l’exploitation de leur mari se retrouvent sans droits, ou presque, une fois arrivées à la retraite ;
• la réticence des services de remplacement à prendre en compte les congés de maternité.

Avec ce colloque, la délégation aux droits des femmes du Sénat souhaitait faire émerger les questions spécifiques de la condition des femmes en agriculture dans le but de construire des propositions concrètes. La Coordination Rurale compte dès à présent intégrer ces questions aux réflexions qu’elle a déjà engagées sur l'installation, les retraites et la protection sociale. Un travail qui permettra au syndicat de remettre ses propositions aux sénatrices d’ici à la fin du printemps 2017.